Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Nombre de votes : 31

 
Romance (Romance X)


France / 1999

14.04.99
 



LES SENS EMPIRENT





Deux avis valent mieux qu'un.
On vous aura parlé du sexe de Rocco, gigantesque, du pénis de Sagamore, hors du caleçon, du con de Caroline, sous tous ses angles. Les affiches sont trompeuses: ce film n'a rien de x. C'est une psychanalise torturée et sado-masochiste (pôur le spectateur) oùu l'ennui se mêle à l'agacement. Breillat livre ses sentiments - contradictoires et castrateurs -sur la sexualité, tout en dévoilant ses tourments.
Inutile de s'étendre, la chair est triste. L'image est sans éclat. La réalisation banale. Pire et très affligeant, Breillat nous offre des métaphores et des décors trop simplistes pour nous intriguer.
Le pire est sans doute dans l'essence, et non dans les sens. Notre peau ne réagira pas plus que notre tête. Mais on peut s'interroger sur la finalité du message: l'homme inutile, le sexe comme moteur de l'amour, l'amour inexistant. Ce film parle de relation hétérosexuelle. Et pourtant il s'agit sans doute de l'oeuvre la plus de beauvorienne qui existe; à la fois la femme forte, puissante, dominant son propre sexe. Et puis cette même femme totalement soumise à ses désirs. Une horreur pour qui respectera ce fameux "deuxième sexe".
On peut toujours dit que je n'ai rien compris. Ou que mon opinion est trop radicale. ou que je suis un homme et que je ne peux pas comprendre. On peut toujours reconnaitre qu'il y a un aspect voyeur qui nous titille, aucun choc sulfureux ou visuel, et qu'il fallait du courage pour le faire.
John Waters rêvait que des acteurs pros fassent du porno. Chose quasiment fate. Cet affranchissement du tabou ne provoque pourtant rien.
La fin est tragique. La femme est souillée. Le film est cinématographiquement peu inspiré. Finalement on s'est tapé une masturbation intellectuelle remplie de fantasmes érotico-pornos. Et comme toute branlette, ça tache pour pas grand chose.

C'EST CON L'AMOUR "- J'ai pas envie que tu bandes pour une autre alors que tu bandes pas pour moi..."

Romance, c'est donc l'histoire d'une femme, Marie, et trois hommes: Paul, Paolo, Robert. A travers eux, Marie va vivre une initiation sexuelle, une expérience démesurée et nécessaire. C'est aussi une vision du couple du point de vue uniquement féminin.
La trinité masculine fontionne avec des représentations bien précises: il y a Paul, le mari qui ne baise pas; Paolo, l'amant, le baiseur, ou plutôt le sexe qui parle et qui agit; et Robert, le gourou qui va accompagner Marie. Entre eux, il y a cette jeune femme qui se cherche, dont le monologue intérieur cherche des réponses au sexe: Quel lien y a-t-il entre la tête et le sexe, entre le visage et le trou, entre l'animal et le spirituel?
Marie, institutrice, se fait rejetter par son mari, Paul, car il ne veut pas la baiser. Du coup, elle en vient à le tromper avec Paolo, qu'elle rencontre dans un café. Il ya cette scène très forte entre Caroline Ducey et Rocco Siffredi. Ils font l'amour, ilsdébattent des capotes: C'est dégoutant une capote usagée. Et Marie disant àPaolo, à propos de sa queue gigantesque, que y'a pas que la longueur, y'a l'assise. Réplique finalement rassurante pour les spectateurs masculins. Face au sexe de Paul, elle dit qu'elle a l'impression d'avoir un oiseau dans la main. Mais l'oiseau ne veut pas sortir. Et Marie en a marre. Elle veut du sexe. Elle en aura avec Paolo. Puis, elle rencontre Robert qui lui fait vivre une relation sado-maso. Il l'a baillonne et la ligote. C'était bien le baillon?, lui dit-elle, de manière très attentionnée. Et elle, durant ces cérémoniaux, qui pense que l'amour physique, c'est le fracas du trivial et du divin. Robert lui apprend donc à apprivoiser la jouissance. Car elle ne sait plus jouir avec son sexe, elle découvre la jouissance par l'imaginaire. Le fondement même du sado-masochisme.
Cette descente aux enfers vient du fait, au départ, qu'elle se sent comme une épave: les femmes sont les victimes expiatoires des hommes. Seule,la fin du film prouvera le contraire. Car, comme Marie se sent la victime des hommes, il se trouve aussi qu'elle aime ça. La position d'aliénation est aussi un fantasme et un désir qu'elle recherche, même si ce n'est pas trop honorable. Finalement, elle passera par ce qui l'abime le plus pour atteindre ce qui la magnifie le plus. L'obscénité, que Breillat excelle à filmer, fait partie du chemin rayonnant du désir et de l'amour. On voit bien que Marie, à un moment donné, est comme les saints entourés d'une aura, elle est en majesté, avec une lumière qui émane d'elle. Elle est rayonnante.
 
vincy (Les sens empirent), chris (C'est con l'amour)

 
 
 
 

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