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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Romancing the Stone (A la poursuite du diamant vert)
USA / 1984
04.07.84
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URBAN JUNGLE
"- Vous pouvez mourir de deux manières : rapidement, comme la langue du serpent, ou plus lentement comme la mélasse de janvier.
- Mais on est en octobre."
Romancing the Stone illustre parfaitement le savoir-faire américain, tant en terme de scénario que de mise en scène de situations, dans certains genres : ici l'action se mêle à l'humour, l'aventure fusionne avec le romantisme, et surtout l'imaginaire se confond avec la fiction.
Bref, ce n'est pas un simple divertissement. C'est bien plus. Il faut ranger le film parmi les classiques du genre, pas loin de Mogambo, Indiana Jones, Le Sauvage, et African Queen... Il y a là la création d'un trio d'acteur, cocktail (d)étonnant de second degré, de charme, de farce et de partage. Michael Douglas n'a jamais été aussi "sexy". Kathleen Turner joue à merveille les ingénues naïves et romantiques. Danny de Vito incarne parfaitement l'aigri raté, le voleur d'arrière zone. La caméra de Zemeckis n'a pas à choisir. L'alchimie fonctionne idéalement à chacune des scènes, qu'elles soulignent la maladresse comique des uns ou la réussite de l'action des autres.
Outre ce rapport quasi physique, charismatique des acteurs, le film repose aussi sur des moments forts : la cascade de boue, la 4L dans les flots de la rivière sale, la chevauchée du 4x4, le final dans la forteresse de Carthagène... La réalisation, aidée par un montage rythmé et jamais lassant, permet de se laisser happer par ce road movie dans la jungle. Le genre dont est issu le film commande certaines séquences obligatoires, auxquelles on n'échappe pas. Plaisir sadique des amateurs de ce type de BD en 24 images/secondes.
Car ce diamant vert n'est qu'un prétexte, et le contexte n'est là que pour faire étinceler l'histoire d'amour.
Car le plus beau, ce qui rend ce film si attachant, c'est le scénario. Derrière ce script tout à fait banal, il y a une idée fascinante. Le personnage principal (ce sont bien Les Aventures de Joan Wilder et non pas celles de Jack, faire valoir de l'héroïne) est l'auteur de romans fleur bleue où son égérie doit, à chaque fois, se faire sauver par son prince charmant. Prince charmant qu'elle aimerait se voir concrétiser dans la réalité. On ne saura jamais si le virtuel l'emporte sur le réel; mais le principe, intéressant, est de se demander si Les Aventures de Joan sont celles de son héroïne, ou l'inverse. L'histoire ressemble tellement à l'un de ses livres, que le film n'en est peut-être qu'une illustration visuelle.
En plus d'être un hit au BO, le livre aurait été un best seller évident. Il y a une sorte de jouissance à se faire plaisir avec ce genre de blockbusters sans prétention, mais qui parviennent au but : nous divertir, sans trop d'effets. vincy
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