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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Garfield (Garfield, le film)
USA / 2004
11.08.04
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HONNI CHAT QUI MAL Y PENSE
"- Fantastique! Le gros plein de tics il a des TOCS."
Si "Garfield", la bédé, réjouit avant tout des adultes appréciant la cruauté et l'insolence d'un héros qui renvoie à nos pires vices (fainéantise, gourmandise, orgueil, égoïsme, narcissisme...), Garfield, le film, régalera les enfants. La compilation de gags - très cartoon dans la succession de catastrophes - permet de satisfaire les fans de Tom et Jerry et autres Titi et Grosminet. Car Garfield ne réinvente pas le lait chaud.
Avec un scénario calqué sur Toy Story II (le chat est délaissé au profit d'un nouveau compagnon, le chat s'en va à l'assaut de la grande ville pour sauver ce fameux compagnon), Garfield ne prend aucun risque dans son périple cinématographique. Il y a dans son personnage bavard un cousinage lointain avec l'âne de Shrek. La fourrière nous renvoie à La Belle et le Clochard. Et l'histoire "humaine" est plus proche d'un Disney tendance L'espion aux pattes de velours. On est donc loin de la complexité et de la maestria de Roger Rabbit. Mais pour deux coups de griffe aux idées reçues, Garfield vaut le coup d'oeil.
Respectueux de l'esprit et du caractère du chat de la bédé, le film ne décevra pas les fans. C'est déjà un bon point. Sa méchanceté, ses obsessions, son sale tempérament, ses caprices : tout est là pour notre plus grand boneur. Le chat est une star potentielle qui méritait mieux que cette histoire sirupeuse avec un chiot et une histoire mielleuse entre son maître et la véto. D'autant que Jon est connu pour ne pas être sexy et ne se prendre que des râteaux. C'est là une lourde trahison à subir. Le personnage de Jon, trop différent de l'originel, incarne le vrai ratage de cette transposition à l'écran : la relation Jon/Garfield n'a pas la puissance affective du comics parce que Garfield ici n'est pas dominateur SM. Mais encore une fois, c'est un film pour enfants.
Surtout, le chat, à l'image, est une véritable réussite. Bien sûr cela paraît bizarre de voir cette boule de poil en créature 3D évoluer au milieu d'animaux réels. Pourtant, plus réussi que Scooby-Doo, plus crédible aussi, ses mouvements, ses regards, tout ce qui fait la personnalité du matou est très bien rendu. Son impertinence et sa flemmardise sont visuellement telles que nous les imaginions, en cases statiques.
Ce chat faisant son show, nous sommes reconnaissant d'avoir gardé son caractère de bouffon mal élevé.
Mais à force d'avoir tout misé sur ce personnage hors normes, Garfield subit un dommage collatéral de star comique : si il parvient à réaliser une performance plus que convaincante, au potentiel hollywoodien aussi digne que les Looney Tunes, son film a bâclé l'histoire. Comme les Looney Tunes. Les scénaristes ne sont décidément pas à la hauteur de ces vedettes en tous poils.
Du méchant sans épaisseur et au motif douteux à la romance insipide et virginale, les humains gâcheraient même notre plaisir. Les animaux humanisés (Hollywood nous envahit avec depuis Cats and Dogs) nous semblent plus intéressants. Le film est donc efficace, parfois hilarant, toujours très gentil.
Hélas, une suite ne semble pas indispensable. Il s'agit là encore d'une exploitation mercantile d'une licence irrésistible pour les ayant droits. Alors, il faut espérer que ce produit grand public donne envie aux gamins de lire les frasques de ce chat politiquement incorrect. Loin des gentils Aristochats...
vincy
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