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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Le sens des affaires
France / 2000
23.08.00
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LE BANQUIER A NEW YORK
"- Il n’a pas pris 104 millions pour tourner Les trois soeurs de Tchékhov quand même ! "
Voilà une comédie sympathique et prometteuse pour la suite de la carrière de Guy-Philippe Bertin. Il y fait preuve de beaucoup d’esprit, de finesse et d’autodérision.
Le film débute très fort avec la scène dans laquelle Dutillard est convoqué par le conseil d’administration de la banque. Lorsque les membres de ce dernier découvrent le détournement de fonds et comprennent qu’ils ne peuvent rien prouver et qu’ils sont ainsi propriétaires du film, ils cherchent à adopter un angle plus commercial. Ce qui n’est pas chose simple pour une adaptation de Tchékhov! La scène part alors dans un délire quasi surréaliste avec l’affrontement du puriste (Dutillard) et des commerciaux (les banquiers). Lorsque Dutillard leur raconte la scène "forte" du film (les deux soeurs se disputent sur le bien-fondé d’une ceinture verte avec une robe rose!), les banquiers veulent y ajouter des notes érotiques afin de rendre le film davantage attractif. Et rien que l’idée d’ajouter du olé-olé à Tchékhov est irrésistible !
Dans Le Sens des Affaires, c’est d’ailleurs surtout Guy-Philippe Bertin qui est irrésistible: il a toujours l’air de ne pas y toucher et traverse le film avec nonchalance tout au long des scènes cocasses. Il créé une sorte de décalage et d’humour froid qui sont souvent très réussis.
On peut certes regretter qu’il s’empêtre parfois dans une recherche de l’effet qu’il veut produire: dans la quête du décalage dans l’absurde, le jeu et certains dialogues restent un peu figés. La réalisation s’en ressort de temps en temps légèrement mécanique et insuffisamment débridée. On aurait davantage de plaisir à voir les acteurs se perdrent dans un absurde plus abouti.
Le film reste néanmoins très agréable avec de très bons moments. On peut d’ailleurs souligner le périple new-yorkais des banquiers, façon Le Gendarme à New York : on s’attendrait presque à croiser Cruchot au coin d’une rue! laurence
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