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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Ali G Indahouse
Royaume Uni / 2002
25.12.02
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RÉGIME ALI G À BASE DE CRUDITÉ
"- Pour quelle raison un zozo à demi-nu, est-il branlé enchainé à la grille, par un employé municipal aveugle?"
On se souviendra, hilare, d'Ali G dans une séquence de son show télé, faisant le tour des producteurs sur un marché du film, afin de vendre un projet foireux de long métrage mixant porno et gunfights improbables. A la vision des premières minutes de Ali G Indahouse, l'animal se permet une private joke en nous faisant croire qu'il a réussi son coup. Célébration de la culture gangsta rap, grosses bagnoles bondissantes sur leurs amortisseurs, rues du ghetto de L.A. peuplées de bimbos et de caïds, on nage dans un univers clipesque fantasmé et copyrighté MTV où l'espace surdimensionné se mesure à la longueur des décoltés, des flingues, des bites et des joints. Ce sont en gros les repères basiques qui orientent la vie de l'énergumène Ali G dans sa banlieue, en tout cas la foi qui l'aide à composer avec le manque de perspectives de son quotidien. Mieux vaut en rire qu'en pleurer, car l'intention de l'humoriste n'est pas de se limiter au bon vieux couplet consensuel de la digne condition des petites gens. Biberonné, faute de mieux, à la pub, au film de cul et au hash, Ali G est avant tout un crétin notoire qui traine un paquet de casseroles. A défaut d'avoir inventé la poudre - tout au plus la sniffe-t-il - le laissé pour compte de Staines montre rapidement ses capacités à jouer les troublions dans un monde convenu pas forcément aménagé pour accueillir ses frasques. Car si l'ignorant est drôle lorsqu'il se ridiculise, sa bêtise parvient rapidement à mettre à jour celle du pien-pensant à l'éducation irréprochable. D'une pierre deux coups, Sacha Baron Cohen descend la subculture consumériste affligeante pour mieux se foutre dans la foulée du conservatisme de l'establishment; le tout sans une once de méchanceté, juste de la démesure: Maximum respeck…
L'ami Ali ne se censurait guère sur la chaîne où il oeuvrait, il assurera le même service. Language peu chatié, allusions graveleuses et situations énôrmes qui dépassentl'entendement. Sa gracieuse majesté, accostée par un amical "Salut coquine, t'es vachement mieux que sur les pièces", en fera les frais en essuyant un langoureux suçage de doigt suppléant l'officiel baise main, pour finir accidentellement démunie de sa royale robe. Ali G continue de dérouler là où on pensait qu'il n'oserait pas s'aventurer. De quoi faire rougir Benny Hill, l'ancêtre de la gaudriole, pourtant peu prude en son temps. Le film livrera donc son pesant de fou rire, à condition toutefois de n'être pas trop coincé. La comédie aura un peu de mal pourtant à s'imposer comme un classique. Même mené à tambour battant, les limites de l'élasticité du scénario se feront sentir au delà des 60 minutes. Choc des formats, Mr Bean en avait déjà fait les frais quelques années plus tôt. L'énergie du comique ne suffisant pas à faire passer le manque de matériau générant les rebondissements. De plus, là où Ali G, ou même Borat, journaliste exotique du Kazakhstan (autre personnage du show de Sacha Baron Cohen, ndlr) sément une totale dérision improvisée dans l'instant filmé pour la télévision, ils se contentent dans le présent long métrage de choper les perches tendues par le script. Pas évident que la fiction soit la discipline qui donne la pleine mesure du talent de ce nouveau gagman, pourtant épaulé par un casting qui s'implique totalement dans la farce.
On recommandera donc chaudement à ceux qui découvrent par ce film Ali G, de prendre rapidement des cours de perfectionnement sur le cable, pour pouvoir pleinement apprécier le réel potentiel satirique de l'iconoclaste.
petsss
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