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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Shimkent Hotel
France / 2003
23.04.03
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ENNUI ET BROUILLARD
«- Bienvenue au pays du chaos.»
La chambre d’hôtel est miteuse, la baignoire pleine de crasse, le héros mal rasé traîne dans son peignoir de bain bleu râpé. D’emblée Charles de Meaux nous plonge dans une réalité sale, lointaine, où un jeune français est allé se perdre et nous avec.
Melvil Poupaud est très bien dans ce rôle d’amnésique et les autres acteurs qui l’accompagnent ne déméritent pas, mais c’est le propos du film et surtout son esthétique qui pêchent. Charles de Meaux a voulu nous imposer sa vision de la réalité, en utilisant la vidéo analogique, ce qui donne une couleur particulière à l’image où les ocres et les jaunâtres dominent. C’est monotone, souvent un peu flou. Bref, ça devient vite ennuyeux et sinistre comme un cimetière Kazakh à la tombée de la nuit.
Et finalement on n’arrive pas bien à visualiser le chaos qui déchire la région. On voit des paysans avec leur kalachnikov, des gares routières désaffectées, des douaniers à l’air louche, mais l’impression générale reste floue. Comme le héros on reçoit des bribes de vérités, des morceaux du puzzle de son histoire qu’on doit recoller. Tout cela traduit bien l’idée de malaise que le réalisateur veut faire passer. Mais si on ressent du malaise, voire des nausées, c’est avant tout dû au parti pris de l’auteur de filmer en vidéo. L’image est comme recouverte d’une couche de poussière persistante, comme une vieille K7 de vacances qu’on aurait retrouvé au grenier. Du coup on a l’impression de voir un documentaire de l’émission Strip-tease. Cette sensation est renforcée par l’utilisation excessive de la voix off, qui, au lieu de nous rapprocher des protagonistes, nous en éloigne.
Il est bien difficile de s’intéresser au destin de ces trois petits bourgeois partis faire fortune et qui tentent d’échapper à la mafia. Dans ce road movie à 3 euros 6 cents leur sort importe peu, si peu qu’à la fin du film on ne sait pas vraiment ce que sont devenus les deux compagnons du héros à la mémoire qui flanche.
On se demande un peu ce que les personnages sont allés faire dans cette galère, et les trois jeunes acteurs dans ce film fait de bouts de ficelle. Romain Duris aurait mieux fait de rester à l’auberge et ses camarades aussi.
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