Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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The Shipping News (Terre Neuve)


USA / 2001

27.02.02
 



LE VEUF DE TERRE NEUVE





"- Je n'ai pas rêvé. Ne me dis pas que j'ai rêvé."

Lasse Hallström s'est habitué à adapter des best-sellers épais comme des pavés, impossibles à résumer. Cinéaste surfait depuis l'OPA de Miramax sur son talent, faiseur appliqué, il a au moins le mérite de savoir raconter une histoire et donner de beaux rôles à de grands acteurs. Il insuffle toujours quelques belles idées dans un flot d'images stéréotypées. L'océan ajoute ici à la fluidité du récit (malgré quelques soucis de raccords), et à l'angoisse de son "héros". Tel un viking, Hallström reconquiert Terre Neuve et filme ce bout du monde de la désolation comme un arpent isolé et hors du temps.
Dans le registre "on a tous de lourds secrets et de pieux mensonges", The Shipping News est avant tout l'itinéraire d'un enfant maltraité. Un garçon qui va avoir du mal à devenir l'homme qu'il doit être. Un monsieur à la Houellebecq : insipide, gris, suave, qui s'ennuie. Trois femmes, une vamp libidineuse (Cate Blanchett méconnaissable dans un rôle à la Glenn Close), une tante pragmatique (Judi Dench admirable de contenance), et une mère seule (Julianne Moore, exquise en objet de désir), vont l'aiguiller vers sa vérité. Kevin Spacey est - doit-on le répéter - juste de bout en bout, dans sa démarche, son élocution, sa peur dans le regard, ses complexes d'infériorité. Entouré de ces femmes qui en savent plus que lui, il nous guide à travers les légendes, le passé, les ragots, l'histoire étrange de sa terre d'origine. Il s'agit pour tous de briser une malédiction : la mer, un viol, une réputation, ...
Car il s'agit d'un peuple rustre, des descendants de pirates ou d'âmes échouées, des villageois solidaires, loin du monde moderne. On regrettera cependant le manque d'ambition du film. Même si Hallström est fidèle à ses thèmes (enfance martyrisé, handicapés mentaux, ...), il ne parvient pas à établir un lien crédible entre l'apparent surnaturel, les hallucinations et la réalité. Pour adapter le livre, le script a du "tricher". Mais il n'a pas réussi à créer des "moments" forts, procurant une émotion réelle, souvent trop embarqué par la beauté sauvage des paysages. Il se sauve, comme The Cider House Rules d'ailleurs, grâce à ses comédiens et à leurs personnages. Très à l'aise dans la description des relations humaines, et leur subtilité, en solo, duo ou groupes, il n'en laisse aucun sur la route, et s'attache à chacun. Le spectateur aussi, par conséquent. On oublie vite le prestige du casting pour ne suivre que leurs petites histoires, leur anecdotes.
Cela en fait un film sympathique, naïf. Presque gentil malgré la dureté de l'environnement. C'est un peu inconcevable. Mais Hallström aime transformer la réalité en images de carte postale et les mauvais aspects de l'Homme deviennent rapidement de simples mouvements d'humeur. Un véritable programme d'évasion.
 
vincy

 
 
 
 

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