Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Si je t'aime, prends garde à toi


France / 1998

02.09.98
 



CEUX QUI S'AIMENT PRENNENT LE TRAIN





"- Y a peu de chance qu'on se revoit dans cette vie.
- Encore moins dans une autre!
"

"Je suis comme tous les hommes, je suis lâche." D'emblée Si je t'aime... est un film de femme avec une vision de femme. Tant le sexe que la rare sensualité du film apparaissant différents dès lors qu'ils sont imaginés par un regard féminin. Il y a une certaine crudité - et ici une bestialité - jusque dans la nudité, explicite, surtout côté mâle.
Dès les premières images on sent que l'on va être piégé par une passion destructurée. Il y a quelque chose d'animal chez Duval.
Cet homme, paumé, libre, cherche une femme, une soeur, une mère, la terre pour y poser ses pieds. Il est aussi sexuel que non-matérialiste, aussi fou qu'amoureux, aussi brusque que fragile. C'est de cet homme que Nathalie Baye tombe amoureuse.
On navigue dans le même registre hysterico-amoral que A Vendre, Ceux qui m'aiment..., ou L'Ecole de la chair.
Dans une lignée d'époque, Baye s'abandonnera au jeu dangereux de la passion. A l'instar de Miou Miou (Nettoyage à sec), Deneuve (les Téchiné), ou Huppert (chez Jacquot). Un rôle dorénavant "obligatoire" pour une actrice française dans la quarantaine. La romantique qui se perd dans ses passions.
Sereine et belle, Baye montre l'étendue des nuances de son talent. Resplendissante, elle écrase le film et ses partenaires, jusqu'à atténuer le pathétique Duroussin et le bandeur Duval. Baye est l'icône, "aimée et admirée que c'en est insupportable" pour paraphraser le film.
On glisse facilement dans cette spirale. Et la vue des couteaux nous fait pressentir une impasse fatale. Mais Jeanne Labrune perd un peu de son propos. A force de rajouter de la violence, elle n'apporte rien aux sentiments de ses personnages. On attend déjà la fin que le rythme s'étire. Comme l'histoire d'amour, le film tourne en rond, se répète, piétine. Parti pris de réalisation?
Si la fin surprend (plutôt positivement puisque tout rentre dans l'ordre sans trop d'effusions de sang), Labrune aura réussi non pas à nous choquer mais à non pas à nous choquer mais à nous faire aimer une femme, ses faiblesses, comme sa force si louangée.
Une femme beauvoirienne, féministe, autonome, brillante et follement amoureuse, prête à se soumettre aux désirs de son homme, aux plaisirs les plus bas.
Comme elle, le film se perd un peu dans sa ligne directrice. "Toutes les passions ont une fin, mais malgré la douleur cette fin n'est jamais que la promesse d'un avenir."
L'avenir devrait au minimum conduire Nathalie Baye aux Césars.
 
vincy

 
 
 
 

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