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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Sleepers
USA / 1996
30.10.96
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NE REVEILLEZ PAS UN CRIME QUI DORT
"- Qu'est-ce que tu veux?
- Une pipe. mets-toi à genoux!"
Avec des personnages très pittoresques, des situations riches en évocation, une histoire épique d'amitié, du crime et des punitions, et une forte dose de stars à la bonne vieille sauce hollywoodienne, Barry Levinson vient de réaliser un film qui devrait compter parmi les gros succès de cet automne.
S'appropriant les gangsters et maffieux du New York de Martin Scorcese, le film est adapté du best-seller controversé et semi-autobiographique de Lorenzo Carcaterra et astucieusement fabriqué pour attirer le grand public en masse, à travers un theme de vengeance, porté sur un message énigmatique. Aux frontières du populisme, parfois.
A la base, une oeuvre d'équipe, le film est notablement aussi la première rencontre entre deux géants de leur génération: De Niro et Hoffman. Ils y donnent une solide performance (un prêtre qui parjure, un avocat ivrogne) pour incarner une Amérique qui a faillit au coeur même de son système (la foi, la justice). Si Hoffman a le rôle le moins important, il n'en fournit pas moins le meilleur matériel.
Les meilleurs films de Levinson sont axés sur l'amitié, et celle-ci est le thème central de cette histoire évoquant la vie de 4 adolescents dont les vies vont basculer à cause d'un instant de témérité.
Le dilemne moral posé par le film - la loi doit-elle défendre le crime jugé ou le crime d'origine - n'est pas présenté avec désinvolture comme dans A Time To Kill, qui là, pour le coup est démagogique.
Si le public n'est pas ennuyé par ce dilemne dérangeant, ce sera notre vrai reproche, une lissitude qui ne permet pas de sombrer les héros ou d'ombrer les hommes, il y a de nombreux instants de bonheur dans cette belle mécanique : une saga produite avec beaucoup de soin et d'esthétisme. Levinson mène sa narration avec tant d'intimité, qu'en dépit d'une longue durée (2H30), rien ne semble gaspillé.
vincy
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