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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Les solitaires
France / 2000
12.04.00
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JE JOUEUH MALLEUH !
Je sais que ce n’est pas bien d’être méchant lorsqu’on parle d’un film, mais là, là!
Les Solitaires est d’un bout à l’autre consternant. Ce film est terrible tout d’abord par le fond. Je ne sais pas si vous aviez lu la critique de Première (à la garnde époque) concernant Conte d’Automne de Rohmer, mais je me souviens d’une phrase parfaitement adéquate pour qualifier ce film. A peu de choses près, le journaliste disait que "le jouer faux était supplanté par le raconter rien". Eh bien si je n’étais pas du tout d’accord pour Rohmer, je trouve que cette phrase est une merveille pour Les Solitaires. Le traitement des thèmes majeurs du film (le deuil, la solitude, la mélancolie et les liens qui unissent deux frères) est d’une platitude extraordinaire.
Et puis il y a le jeu des acteurs. Le "jouer faux" est parfois d’une poésie et d’une richesse fortes (comme chez Bresson ou Rohmer justement). C’est souvent une manière de désincarner les personnages et de mettre en avant le discours. Ici, que nenni ! C’est simplement affligeant. Les deux acteurs principaux rivalisent de non-présence et d’ intonations détestables. On a l’impression d’avoir affaire à deux débiles légers. Le réalisateurs a peut-être voulu par là suggérer l’enfance et les liens entre les deux frères, mais bon! On se demande ce que Lucia Sanchez est venue faire dans ce mélodrame insignifiant. Franchement, elle était mille fois mieux dans son élément dans Une Robe d’été et Sitcom de François Ozon.
Et les dialogues, les dialogues! Parlons en des dialogues! D’un inintérêt total. Un extrait qu’il faut imaginer avec le ton d’un enfant récitant (mal) une poésie en CM1 : "Elle m’a dit que j’embrassais mal" (c’est un homme d’environ 35 ans qui parle...).
Du fait du ton employé par les acteurs et du contenu du discours, on a souvent l’impression d’être immergés dans une publicité des Nuls. Vous souvenez-vous de la parodie de la publicité pour la moutarde Maille? On y voyait Dominique Farrugia, dans une prison, déclamer avec une intonation grandiloquente digne d’un mauvais sociétaire de la Comédie Française : "Et puisqu’on me demande mes dernières volontés, je l’affirme bien haut : je joue maaaleuh !" . Eh bien là, c’est pareil...
Deux scènes sont à relever pour leur drôlerie involontaire : la fête et le dîner. Lors de la fête chez Pierre, on voit brusquement débarquer une ribambelle de personnes qui envahissent les lieux en dansant et en riant bêtement sans cesse. On les entend presque dire "on est jeune et on rigole bien entre copains". Et lors de la scène du dîner, les répliques plus intéressantes les unes que les autres fusent. Une que je ne peux pas m’empêcher de citer : "oh, ce serait chouette si on allait tous en Angleterre" (youpi! NDLR).
Bref, un grand moment du cinéma français!
Encore une fois mea culpa pour ceux qui ont aimé le film, mais toute critique est subjective, n’est-ce pas? ... laurence
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