Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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The Curse of the Jade Scorpion (Le sortilège du Scorpion de Jade)


USA / 2001

05.12.01
 



ASSURANCES SUR L'AMOUR





"- Je la déteste autant que ce chancelier allemand avec la moustache!"

Le nouveau Woody Allen renvoie à ses polars dans la veine de Manhattan Murder Mystery (évidemment bien meilleur) . Comme Radio Days ou le récent Sweet and Lowdown, il renvoie aussi à la nostalgie d'une époque pour le cinéaste. Les années 40 conviennent très bien à cet amoureux des femmes fatales, de la critique anti-hitlérienne et du jazz.
Ce scorpion de jade n'est pas sans beauté. Artistiquement il s'agit d'un véritable hommage à la comédie américaine des années 30 et 40, avec notamment ces bureaux de bois et de vitres, ces alcools et ces clopes, ces costumes d'un New York ni trop chic ni trop sale. Les acteurs sont merveilleusement appropriés. Dominé par le duo Allen / Hunt, le film montre à quel point l'auteur néglige ses seconds-rôles au fil de son oeuvre. Charlize Theron vampe à la Veronica Lake. Dan Aykroyd joue les Hugh Grant bouffi et vieilli. Ils restent impeccables à servir des dialogues ciselés. Allen, hélas, se caricature et lasse. Son numéro ne prend plus, trop prévisible, et ici peu crédible pour séduire Helen Hunt. A l'instar de Tracey Ullman dans le précédent opus allenien, la star a un rôle vachard, ambivalent. Dans son apreté, elle apparaît laide et aigrie. Dans son amour, elle illumine et embellit chaque scène. L'actrice vole toutes les séquences, aussi à l'aise dans son rôle de femme d'affaires féministe que dans celui de l'aimante amante et mante. Un rôle sensiblement proche de celui de What Women Want, son plus récent hit, ce qui ne surprend pas, par conséquent.
Le film subit, cependant, quelques sérieuses avaries. L'aspect répétitif est constant. Un cruel manque de renouveau qui se traduit d'ailleurs par un scénario poussif. L'idée de départ est bonne. Certaines scènes font rire. Cela reste logique de bout en bout. Mais le rythme n'est pas au rendez-vous.
L'originalité est absente. On s'ennuierait presque si les répliques ne captivaient pas notre attention. On ne s'implique pas dans cette histoire qui se veut hypnotisante. Sans doute, la chimie n'opère pas. Woody n'est pas à sa place : entre polar et comédie, il y a une insatisfaction permanente.
Il aurait fallu plus de rebondissements, d'énergie, ou de mystère. Là, il n'y a que deux inconscients qui se révèlent l'un à l'autre, trop naïvement pour qu'on y croit.
Evidemment, avec les années, on devient exigeant. Il y a de telles attentes... Avec un peu d'objectivité, ce film, à défaut de nous hypnotiser, sait nous distraire, de manière un peu démodée, mais avec un charme inaltérable.
 
vincy

 
 
 
 

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