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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Superlove
France / 1999
09.06.99
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BRUSHING POUR LA VIERGE
"- J'ai peur de trop souffrir si j'étais célèbre... "
Comme d'habitude, on constate qu'il n'est pas aisé de faire son premier film. Certes, Jean-Claude Janer a pris des comédiens connus. Mais le scénario n'est pas à la hauteur de ces interprètes magnifiques que peuvent être Grégoire Colin ou Isabelle Carré.
Au début, on craint de ne pas rentrer dans le film, notamment à cause des partis pris de mise en scène agressifs. Marie-Hélène (Isabelle Carré) se prend pour La Vierge. Et elle a l'art d'envouter tout le monde avec, souvent, beaucoup d'énergie. Quant à l'étonnante prestation de Grégoire Colin, il se dégage de lui une profonde étrangeté. Sa dimension opaque, tourmentée, ambigue prennent tout leur sens dans le personnage qu'il interprète, ce garçon-coiffeur, efféminé et naïf
Dans Superlove, tous les personnages vont au bout de leur obsessions, sans se poser de questions. Comme il n'y a pas de psychologie, il n'y a pas de rapports aux autres. les personnages réagissent à des émotions brutes. Tout est possible. Rien n'y personne ne peut les arrêter. Une certaine terreur se dégage donc face à ces personnages livrés à leurs impulsions. Mais, en fait, les personnages sont hantés, possédés les uns par les autres, à leur insu. Ce film est totalement surréaliste combiné avec de la musique "jeune", même si Mario (Grégoire Colin) s'entraîne à chanter sur des chansons de Dave, un chanteur français qui fut l'idole de nombreuses jeunes filles entre les années 70 et 80.
On donnera tout de même un bon point à cette oeuvre. Ce n'est en aucun cas racoleur, ni provoquant pour provoquer. Souvent, les jeunes réalisateurs jouent davantage cette carte-là pour se démarquer. Mais Superlove est avant tout le film de quelqu'un... stupéfait par le caractère stupéfiant de ce qu'il réalise. Du coup, le spectateur reste lui aussi stupéfait par tant d'étrangeté sans véritables nuances. Un peu comme si on avait vu la Vierge-Marie. chris
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