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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Sur un air d'autoroute
France / 2000
28.06.00
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JEFF & L'OREILLE COUPEE
«- Ce soir, il dormira sur ses deux oreilles.»
Bienvenue dans le nomads land goudronné, où dès le début du générique, le ton du film est donné : à toute vitesse ! L’originalité de ce premier long métrage réside dans le fond, et plus encore, dans la forme. Tout d’abord, l’histoire emmène le spectateur dans un lieu où ils n’ont pas l’habitude de s’attarder : l’autoroute et ses pointes de vitesse à 150 km/h (pour les plus raisonnables). Le réalisateur approche ainsi un univers bien particulier avec ses habitants (gendarmes, hôtesses du péage, médecins et infirmiers, vendeurs, pompistes), ses habitudes (accidents, oublis divers sur les aires de repos, frictions, agressions, départs en vacances...).
Un univers vivant et speedé où apparemment tout peut arriver... Jeff perd son oreille tranchée nette par un disque volant identifié et c’est le début du délire visuel et auditif. L’oreille, aussi rapide que le concorde et aussi précise qu’un aigle, se déplace au gré du vent et atterrit toujours à des endroits incongrus. Le fil conducteur est lancé : Jeff doit rechercher son oreille. La surprise provient de l'oreille perdue, puisque le personnage entend à distance tous les bruits sans voir d’où ils proviennent. Un mouvement caméra en vision externe, symbolise le déséquilibre de Jeff. Les bruitages s’enchaînent, créant une bande-son originale et inattendue. Tout au long du film, Jeff et son oreille croisent des personnages excentriques aux noms de poissons : Lecrevisse, Dr Rouget, Jacky Carpe, les époux Merlan, la famille Turbot, etc, et même une Vierge en goguette sur les routes de France. Philippe Nahon, Marie-France Pisier ou Dominique Pinon s’en donnent à cœur-joie dans la dérision et l’absurde.
On soupçonne le réalisateur d'avoir des influences hitchcockiennes pour son premier film (la femme blonde en décapotable rouge, fait penser à Grâce Kelly dans La main au collet, 1955).
Cependant, la succession de péripéties est un peu longue sur l'ensemble du film, causant des répétitions disproportionnées. Un premier film original et bien ficelé malgré des longueurs. muriel, bertrand
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