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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Una noche con Sabrina Love (Une nuit avec Sabrina Love)
/ 2000
14.02.01
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LE LAUREAT
- Même si je n'écris pas, je suis un écrivain.
- Même quand je ne baise pas, je reste une pute !
C'est une ravissante comédie romantique, et parfois dramatique. Una noche con Sabrina Love est un film d'apparence simple, mais son scénario (très classique) touche en profondeur avec peu d'effets. On regrettera une scène en trop (les trois militaires) et une scène manquante (le frère visionnant la cassette). On reprochera aussi une narration inutilement éclatée sur la fin.
Initiatique, ce voyage vers la capitale est une manière pour le jeune héros de faire face à la vie, à sa vie. Quel destin a-t-il envie de s'offrir ? Va-t-il plumer des poulets toute sa vie ? Maria, qu'il connaît depuis l'enfance, sera-t-elle sa femme ? Restera-t-il dans son bled paumé ? A-t-il le droit à une autre vie ?
C'est ainsi qu'il se motive pour gagner une télé, puis participer à un concours kitsch lui permettant de gagner une nuit avec la star porno Sabrina Love (formidable Cecilia Roth, impudique et ultra-sensible). Il y retrouvera son frère - gigolo et gay - et trouvera l'amour des femmes : Julia la photographe, Sabrina la pute et puis cette jolie animatrice TV...
Le film repose ainsi sur les épaules d'un adorable ado, Daniel, très bien interprété par le jeune Tomas Fonzi. Séduisant et vulnérable, gardant pour lui la mort de ses parents, exhibant sa naïveté et sa franchise, il fonce tête baissée vers un destin qu'il veut fou et tendre. Après avoir affronté ses vérités, il ne lui restera plus que ses racines. Ce gamin qui ne juge pas, l'esprit ouvert, le corps prêt à tout, s'offre un week-end de liberté, quitte à ce que ce soit son dernier. Un voyage aller avec retour. A nous d'imaginer la suite...
Très beau film sur les gens et sur leurs failles, Una noche... n'a pas de morale, si ce n'est celle de la vie : accepter les gens tels qu'ils sont. Si amour il y a, c'est bien celui pour la différence.
Entre une photographe qui cherche à éterniser les visages et un gamin qui se demande ce qu'il peut y avoir derrière un miroir, on se retrouve voyeur regardant des personnes s'introspectant. Le tout avec une légèreté et une normalité inhabituelles.
Cela rend la réalisation trop superficielle, mais efficace. Le public demeurera touché par l'histoire et des personnages attachants. Artistiquement, il aurait mérité un contraste plus marqué entre la vie au bled et la vie en ville. Cependant, Agresti parvient parfaitement à rendre l'ordinaire intense. Vincy
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