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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Une liaison pornographique
Belgique / 1999
04.09.99
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AMOUR ET CONFUSIONS
- Vous avez déjà réservé une chambre ? Et si je ne vous plais pas ?
- Trop tard. Vous me plaisez déjà...
Une femme d'âge mûr raconte devant une caméra de quelle manière elle a rencontré un homme pour vivre son fantasme. Toutes les femmes ont un fantasme sexuel, et elle, elle a voulu le réaliser. Dans le même temps, l'homme qu'elle a rencontré par les petites annonces est également interviewé. Adoptant ainsi un style documentaire pour raconter l'histoire de ces deux âmes seules en mal d'amour, le cinéaste essaie de démontrer que notre société de communication n'arrive pas forcément à réunir les individus. Les gens cherchent l'amour, mais comme ils n'arrivent plus à se parler, ils se servent des petites annonces pour se trouver. L'avantage est certain : cet homme et cette femme savent pourquoi ils se voient, et cela évite les complications. Ainsi, dès leur première rencontre, "Elle" a déjà réservé une chambre à l'hôtel. Le paiement de la chambre, la lente montée des marches suggèrent par son rythme un clignotement de présence. Quand ils entrent dans la chambre, la porte se referme devant la caméra. On ne les verra vivre leur fantasme. D'ailleurs, comme si cet élément n'avait aucune importance, au final, pour le spectateur, le réalisateur omettra volontairement de nous dire quel est ce fameux fantasme. Il se reverront une deuxième fois, et d'autres fois encore. "Lui" l'invite à dîner, histoire de parler et de faire mieux connaissance, mais sans jamais parler de leur vie, qui ils sont, comment ils s'appellent... A un moment, "Elle" veut faire l'amour, vraiment l'amour, mais pas en pratiquant la position du missionnaire. Non, "Elle" n'aime pas trop, "Elle" préfère être sur "Lui", à cheval dirons-nous. Ainsi, peu à peu, ils finissent par tomber amoureux. "Elle" lui fait même une déclaration d'amour. Leur histoire connaîtra des hauts et des bas pour se terminer sur un énorme malentendu.
Le peu d'intérêt de ce film vient donc ici du double rapport instauré entre la norme et la marge. Une liaison pornographique est avant tout un film sur l'acte d'amour, et sur l'amour plus simplement. Hélas, tout cela est filmé extrêmement mollement. A vrai dire, le problème de ce long métrage est ailleurs. Car l'histoire de cet homme et de cette femme est engagée sur la voie de la normalité. Certes, la fiction prend cette "liaison pornographique" comme point de départ et instaure, de fait, un "suspens sexuel", substituant au classique "qui a tué ?" ou "qui m'aime ?" un "pourrons-nous nous aimer ?". Mais cela ne suffit pas à susciter l'intérêt pour cette histoire. En France, le cinéma à vocation sociologique, celui qui se veut juste sur la situation de la société, semble ne pas entendre grand chose de la norme ou n'être prêt qu'à l'inscrire en creux. En voyant le peu d'énergie dont l'histoire d'amour de cette Liaison pornographique, dans son aspect, est investie, on se dit qu'une vraie fiction de la normalité vaudrait la peine d'être écrite. chris
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