Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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La vie promise


France / 2002

04.09.02
 



LES DÉSAXÉS





" T'es la pire personne que je connaisse !"

L'an dernier Olivier Dahan nous promenait dans les bois du Petit Poucet.
Artistiquement, La Vie Promise n'est pas si loin de son précédent film. La photo, les éclairages, l'aspect buccolique et mystérieux s'y retrouvent. La quête, l'itinéraire plein d'embûchent font le lien aussi.
Hélas, si Le Petit Poucet manquait d'audace, La Vie Promise est complètement incohérent. Le film souffre d'un scénario décousu et banal, incohérent et littéraire, doublé de dialogues pathétiques et fades.
Si le propos confus et le final trop long justifient notre ennui durant 90 minutes (seulement ?), l'agacement provient surtout de ces impressions de déjà vu. Ce blues égocentrique, cette déprime extravertie semble avoir été taillé sur mesure pour l'interprète Huppert qui fait de l'excès une règle du je(u). La voici femme piégée, femme paumée, femme pute. Femme fatale en robe rouge et teinte en blonde. Méconnaissable de visage (presque plus belle que d'habitude, des faux airs de Pfeiffer), la comédienne, en revanche, s'enferme dans un type de rôles lassant : celui de la femme névrosée, entre crise de nerfs et larmes sur commandes. La voici fantôme à la recherche de sa mémoire perdue. Avec Maud Forget, elle compose un couple de sauvageonnes sans toit ni lois, pour lesquelles nous ne parvenons pas à avoir d'attachement.
Le film oscille trop souvent entre le simplement beau et l'insipide lourd de sens, le chiant et le désintérêt. Ce road movie hésite entre la contemplation et l'étude psychologique, la caméra à l'épaule et les plans soignés. Très vite, l'attraction se focalise plus sur les images que sur les personnages. La cavale de la pute, de l'assassin et du voleur nous déroute plus qu'elle nous emmène quelque part. Dahan n'arrive à nous faire voyager vers l'émotion, grâce à la musique essentiellement, qu'une seule fois, lors de la rencontre de la mère et du fils. Tout semble sincère à ce moment là.
Le reste est factice. Huppert, ado éternelle, effarouchée et immature, déchiré par ses drogues, a le psychisme aussi délabré que sa vieille baraque. On s'y sent totalement étranger.
Si Dahan ne nous offre pas le film promis, il nous livre quelques éclats de cinéma. Des monologues et des pensées intérieures poétiques. Une interprétation des images aussi hasardeuses que celle des rêves. Une prose allégorique et des images florales (le dernier plan avec Huppert ressemble quasiment à une publicité pour Air France) qui, mélangées, nous ensorcellent. Il oppose les éléments naturels aux objets de la civilisation (pylones, silos, routes), le poids des montagnes et des cieux et la présence de constructions tout aussi écrasantes. Ce magnifique naturalisme est évidemment mis en valeur par les jeux de lumières, saisissants, somptueux. La plus belle séquence est sans doute celle de la rivière : une preuve sublime que le cinéma peut être capable à la fois d'onirisme et nous emmener loin dans un imaginaire. Le regret est d'avoir à subir la pathologie mentale de nos congénères pour profiter de ces quelques instants de pure majesté.
 
vincy

 
 
 
 

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