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Star Wars, pour les enfants?
Star Wars n' a aucun intérêt scolairement parlant. Les enseignants désireux d'aller au cinéma avec leurs élèves auront de meilleures occasions dans les prochaines semaines (Jeanne d'Arc, Jakob le Menteur, L'été de Kikujiro).
Cependant, grâce à son inspiration mythologique, son message humaniste, cette lutte du bien contre le mal, et même sa profonde tolérance (toutes les races sont mélangées sans distinction), Star Wars véhicule une forte idée de notre espèce, de notre société, et aide à comprendre l'Homme par des effets simples et des métaphores scénaristiques.
Au delà du divertissement, il y a une puissance historique qui se dégage, et des composantes politiques, sociales et psychologiques.
Enfin, on notera que le héros de cet épisode est un enfant de 9 ans, ce qui facilitera l'identification des jeunes spectateurs à ce personnage. Sans parler de Jar Jar, Watto ou Sebulba, qui formeraient des peluches ou des jouets idéaux...
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CRITIQUE / par Vincy
ESPACE VIERGE
"Je n'ai pas l'intention d'entraîner cette nation dans une logique de guerre..."
C'est du grand cinéma. Mais c'est un film plus que moyen. Voilà, en résumé, comment le premier épisode, quatrième de la série, apparaît. La menace est avant tout marketing. Et le fantôme doit être le scénario : on ne le voit jamais. A contrario de Titanic, où la technologie servait l'histoire, ici, les effets spéciaux dominent tout le script, chaque plan, détruisant ainsi les émotions possibles, et l'intérêt même de cette odyssée qui se dessine.
Gigantesque BD ressemblant à un jeu vidéo, Star Wars Episode I est un film plastiquement incroyable, même si relativement peu original. La capitale de Naboo (quels noms....) est un mélange croisé de Rome, Venise et Istanbul. La capitale de la fédération n'a rien à envier au Los Angeles de Blade Runner. Les vaisseaux ont l'air presque plus modernes que dans les épisodes IV, V, et VI. Enfin, la poursuite sous-marine nous fait songer que dans un Lucas, il y a du Jules Verne. Rien n'est inventé...
La Base de données de la saga (attention : spoilers!)
Si les effets visuels sont saisissants, s'il s'agit d'un univers jamais vu en film (mais imaginable en dessin animé), si les effets spéciaux sont impeccables (sans être sensationnels), on compensera nos regrets - l'absence de scénario donc, mais aussi la carrence de suspens - par la rencontre de personnages qui auront leur importance : et la plus jubilatoire d'entre elle est bien celle de C3P0 et R2D2. Sinon, nous faisons connaissance avec tout le petit monde qui ne se doute pas que le gamin Skywalker est le futur Dark Vador.
Un des rares plans digne d'intérêt se situe à la fin avec le profil des protagonistes du prochain épisode. Mais trop souvent Lucas se laisse emporter par l'action, jusqu'à une surenchère symétrique (quelques victoires, de grosses défaites, et le triomphe final), facile, et même anticipée. Aucun suspens. Rien qui ne captive l'oeil à part les belles image. Rien qui ne nous scotche au fauteuil. Trop froid, trop distant (la galaxie est lointaine il est vrai), Lucas bloque les sentiments. Il gache une grande actrice comme Pernilla August, dans ce qui aurait pu être une scène déchirante (la séparation avec son fils Anakin). Il rate la sortie fatale de Liam Neeson, impeccable en Jedi. Le film est centré sur lui, maître d'Obi-wan Kenobi, et donc lui passant le relais. Cela explique la faible présence de McGregor, qui aura le droit à un duel final en sa faveur. Bien peu. Tout comme Portman, lumineuse Reine de Naboo, effectuant un sans-faute, mais dont on devine trop tôt la ruse...
"On trouve toujours plus gros que soi..."
Le Mal et le Bien
Immense jeu vidéo (Anakin combat ou pilote comme s'il avait un joystick entre les mains), où le pire (la mère d'Anakin serait la Vierge Marie, et Anakin l'élu) et le meilleur (l'alliance des peuples de Naboo), le film oscille du haut vers le bas, avec un montage digne des histoires style Il était une fois (un cahier d'images...), un tempo maladroit (soit de l'action, mais sans surprise ni suspens, soit de longues paroles explicatives...) mais devenu classique à Hollywood, et au final une production essentiellement américaine. Pleine de poudre aux yeux.
On ne comprendra pas comment lucas a pu prendre un enfant qui joue si mal.
Mais on continuera à l'aduler ne serait-ce que pour cette course d'astronefs, digne de Ben Hur, jubilatoire.
Du grand cinéma parce que c'est du grand spectacle. Plein les yeux. Plein les oreilles. Plein les rêves. Malgré les clichés.
Un film moyen parce que Lucas, qui se vante d'être indépendant du système (hollywoodien), n'a fait que réaliser un film tout droit sorti du système. Chaque plan nous ramène à un jeu de console Sega ou Nintendo. Ludique certes. Mais peu ambitieuse, cette oeuvre masque un néant total, un trou noir devrais-je écrire, concernant la narration.
On se serait attendu à un vrai risque. Il n'en est rien.
Comme si le premier épisode, qui signe son retour à la caméra, se devait d'être immature. Une pale copie de ce qui suivra. Sauf en terme digital. Lù, Lucas est bien le Maître. D'ILM.
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