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Ecran Noir, le cine-zine de vos nuits blanches, Alfred Hitchcock

Truffaut : « Ce qui compte, c’est ce qu’il y aura sur l’image. L’effet visuel à obtenir - souvent préalablement dessiné sur papier - sera obtenu coûte que coûte. »

    Hitchcock

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"HITCH"

II. Un vrai narrateur

Son vrai talent était son respect de l’histoire. Une fois le scénario écrit, tout le film était dans sa tête. Et il faisait tout pour se mettre au service de cette narration inventée, parfois impossible à raconter paradoxalement. Car pour « Hitch », tout le pouvoir de l’image est dans la suggestion, dans le non dit, dans le « deviné ». C’est lui qui invente cette pudeur de l’image qui cache en fait tout ce que l’histoire révèle. Comme il est le seul à filmer des femmes blondes et glaciales d’apparence, et en réalité torrides et passionnées.
Rarement il s’est laissé envahir par la technique. Seul comptait l’objectif du film, sa fin, sa morale, et les itinéraires (parfois tordus) de ses personnages.
La grandeur du cinéma hitchcockien, c’est évidemment le suspens. Mais aussi la montée du désir, l’ambiguïté, les zones d’ombres sur les personnages innocents, le feu sous la glace, le cauchemar qui piège les plus naïfs, et jamais le manichéanisme. Tout est dans le sous entendu subtil, le non dit, le fantasme exacerbé, le désir inavoué...
C’est un cinéaste qui aime l’audace, qui ose l’invention, qui cherche à écrire un langage cinématographique. Son cinéma est abstrait et utilise tout autant l’abstraction. Il frôlait l’expérimental parfois. Avec une touche british : entre chaque scène, il s’enferme dans sa loge et lit le London Times.
Hitchcock est en permanence à la recherche de réponse visuelle à un scénario trop écrit (le cinéma est plutôt littéraire ou théâtral à cette époque). Il apprécie la recherche du rythme, le travail de l’espace, et flirte avec intelligence avec le cinéma. Il aime cet art, et en retire toutes ses richesses : musique, montage, images... C’est aussi un cinéaste de bon goût. Il n’y a pas de pauvres dans le cinéma Hitchcockien, tout est toujours élégant. Les pires perversions, les criminels dans l’âme se cachent dans la Haute société, dans les univers les plus polis, les plus hypocrites.

Un perfectionniste avant tout...
C’est un maître de l’abstraction : que ce soit avec les images (l’avion au dessus du champ de mais dans North by Northwest) ou dans le style, la technique (le mélange des scènes en décors naturels et en studios dans L’Homme qui en savait trop). Fou et seul. Fou d’avoir imaginer le cinéma qu’il a créé, tout en étant populaire et donc soutenu par le système financièrement.
Seul, parce qu’il était le seul à comprendre son cinéma : il ne pouvait pas l’expliquer. Il devait donc gagner la confiance des producteurs et des acteurs. Ce n’est pas tant de la cruauté ou de la manipulation qui ont détérioré ses rapports avec les autres, mais plutôt une maladresse dans sa façon de communiquer.
Il dessine tous les plans avant chaque film. Certains plans sont impossibles dans la réalité, mais l’image qu’il donne produit exactement l’effet voulu: désir, peur, angoisse, ... On se souvient d’une flaque de sang (Psycho), d’un briquet (L’inconnu du Nord Express), de cymballes (L’Homme qui en savait trop), ou d’un verre de lait (Les enchaînés). Ou même d'un baiser infaisable dans une cabine de train (la fin de North by Northwest).
En résumé, il construit un cinéma épuré, qui ote le superflu du cadre.

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(C) Ecran Noir 1996-1999

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