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alfred hitchcock
Psychose, Anthony Perkins, Janet Leigh

Cameo : Au début du film, regardez sous le chapeau de cow boy, devant une vitrine, il y a un Alfred Hitchcock qui s'y cache...

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PSYCHOSE
(PSYCHO)

Remake : Psycho, plan par plan le même film, par Gus Van Sant

    Roman de Robert Bloch
    Scénario de Joseph Stephano
    Avec Anthony Perkins (Norman Bates), Vera Miles (Lila Crane), John Gavin (Sam Loomis), Vaughn Taylor, Patricia Hitchcock, Janet Leigh (Marion Crane), ....
    Musique de Bernard Herrmann
    Photo de John L.Russell
    Montage de George Tomasini
    Distribué par Paramount Pictures/Universal
    Produit par Shamley Productions

Hitchcock : « Pour moi, Psychose était une grosse comédie. Aurait dû l’être. »

Pas de stars. En noir et blanc. Tourné à toute vitesse. Une réaction au projet avorté de No Bail for the judge. Le tout en 50 mm, comme pour faire du cinéphile un mateur, un témoin.

Nick James, rédacteur en chef de Sight and Sound: « Chaque scène est magnifique et Psychose (1960) est considéré comme le film qui a eu probablement le plus d'influence depuis 'Citizen Kane'. »

Le film prend sa source en novembre 57 lorsqu’on découvre dans un bled du Wisconsin des restes humains, oeuvre d’un tueur en série. Ed Gein kidnappait, violait, tuait et dépeçait ses victimes, se faisant une seconde peau avec ces morceaux d ’épiderme, pour mieux devenir une femme en souvenir de sa défunte maman - ce qui donnera aussi l’histoire du Silence des Agneaux, puisque le serial killer fait exactement tout ça.
L’idée est de prendre un homme, un voisin banal, et d’en faire un psychopathe à rendre parano n’importe qui. Robert Bloch, auteur salué par H.P. Lovecraft, qui vit dans la région, écrit un livre sur Ed. Il en fait un schizo qui tue, déguisé en femme (avec les vêtements de sa maman). Deux éléments importent : l’homme tient un motel, lieu de passage sordide et le premier meurtre a lieu dans une douche.
Psychose, le livre, est publié durant l’été 59. Les studios refusent cependant d’adapter un livre si gore.

Pendant ce temps, Hitchcock recherche un projet non-hitchcockien. La peur de s’enfermer dans un certain type de cinéma (celui-là même qui a fait son succès)??? La peur dêtre dépassé par une autre génération de réalisateur???
Il veut réaliser un film à petit budget, fait dans les conditions d’un film de télé. Il veut surprendre. Pourtant tout le monde, à commencer par son entourage, lui déconseillera le choix de Psycho.
Hitchcock persiste. Les films de séries B envahissent les grands écrans, le public s’intéresse de plus en plus aux fictions de genre à la télé, et surtout Les Diaboliques de Henri-Georges Clouzot fait l’admiration de « Hitch ». Ce hit français en noir et blanc va l’inspirer jusque dans le marketing du film.
Il veut un film moderne, fidèle à ce que vont être les années 60, moins bourgeoises et cossues, moins prudes, plus érotiques, plus violentes, plus crues. Et il veut gagner beaucoup d’argent, vu ce qu’il a perdu avec le projet avorté d’Audrey Hepburn. « Combien ça pourrait rapporter un « shoker » à petit budget, mis en scène par un cinéaste de catégorie A? » demande-t-il.
Paramount refuse le film. Hitchcock n’avait pas connu de crise avec son producteur depuis Selznick. Il revient chez Universal.

Ce n’est pas le statut du cinéaste qui est en cause, mais bien son sujet. Personne ne pensait que Psycho allait inaugurer un genre alimenté de films comme Halloween, Scream...
Il produira Psycho à sa manière: petite équipe (issue de la télé, donc habituée à un rythme dément et à des payes moins importantes que dans le ciné), technique restreinte (ce qui explique le premier plan - faux plan séquence - mal monté), plan de travail rigoureux. 36 jours de tournage. Et même le scénariste, un débutant, a été engagé pour pas cher.
Il pense à chaque détail : les soutiens-gorges achetés en grands magasins (identification de la femme moyenne américaine en période pré-Onassis), un plan séquence d’ouverture finalement tourné en deux fois et mal raccordé, le tout en noir et blanc.
Là encore on sentira l’influence du film de Clouzot.
Hitchcock joue avec le spectateur. Il continue à expérimenter l ’interactivité du cinéma. Janet Leigh, la seule star du film, est tuée avant la moitié du film, dans un plan qui affole les censeurs. La scène est si bien montée (pas un cri, que de la musique, pas un contact entre la lame et la chair, que du sang sur le carrelage), si bien imaginée (une ambiance froide, la vulnérabilité de la nudité) qu’elle est devenue un must du 7ème Art. On se demande encore quelle partie de son corps est montrée. L’assemblage est ingénieux.

« Tout le truc, c’est d’éliminer la star, chose totalement imprévisible. C’est pourquoi le public ne devait absolument pas rater le début du film. » Sinon il loupait la star, ou l’attendait, avec frustration.
C’est un film qui frustre justement, qui fait réagir, un film qui réinvente la grammaire du cinéma, avec des thèmes qui seront repris dans les 40 années suivantes, et un montage habile et frénétique. Sans parler de la performance culte et inquiétante d’Anthony Perkins. Il impose une esthétique télévisuelle, et fait un film anti-hollywoodien : sans héros, sans star, sans glamour, et une histoire sordide et réelle comme base. Un peu comme si Spielberg se mettait à faire un Wong Kar-wai; un Atom Egoyan ou un Thomas Vinterberg.
Le film prend da vraie dimension avec l’autre personnage : la musique de Bernard Herrmann.
Lors de sa sortie, ce sera le scandale, et le triomphe. Il rapportera 20 fois sa mise, soit 18 millions de $.

../suite : le scénariste, le marketing, l'influence de la télé...



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