Budget : 900 000 $ (Hitch coupe dans tous les postes comme les vêtements et renoncent surtout aux plans trop techniques...)
Dates : début du tournage, 30 novembre 59 / première projection (sans la musique), 26 avril 60 / date de sortie en salles aux USA, juin 60.
Dates, Prix, Suspens, Citations... la vie d'Alfred Hitchcock.
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PSYCHOSE
(PSYCHO)
La scène de la salle de bain, selon le maître :
« ...Utiliser le cinéma pur pour toucher le public (...). D’où la violence paroxystique du meurtre dans la salle de bains, qui constitue un point culminant, par rapport au reste du film. Mais cette scène a tellement frappé le public, qu’après, il n’était pas nécessaire d’en rajouter. (...) En matière de suspens, il faut avoir les idées très nettes. »
Au total la scène a pris 7 jours de tournage. Hitchcock savait dès le départ qu’elle serait le sommet du film.
Joseph Stefano, scénariste débutant
Provocateur, il écrit une scène d’ouverture avec le couple Janet Leigh/John Gavin, enlacés nus dans le lit. Or, toute nudité est choquante en Amérique. Stefano en rajoute avec des sous entendus sexuels dans ses dialogues.
Tout se passera bien avec le maître, qui le félicitera, le complimentera avec l’argument suprême: «Alma a beaucoup aimé. » Alma n’est autre que Madame Hitchcock.
Stefano écrira exactement ce qu’Hitchcock imaginait : un film moderne et un scénario qui tient la route.
Le réalisateur qualifiera même le film « d’humoristique », c’est à dire que le macabre n’y est jamais pessimiste. Ce n’est pas le film d’un psy, mais bien le point de vue d’un artiste.
Ici les personnages sont des McGuffin, sans aucune importance, si ce n’est amener le spectateur vers la fin du film. Le film ne laisse pas le temps à une identification, à un approfondissement du caractère.
La narration est désormais avant tout visuelle et musicale plus que parlée. Le montage et la musique jouent un rôle primordial pour faire avancer le récit et faire ressentir les émotions. Il ne se laisse pas dépasser ni par Antonioni ou Godard.
Marketing
Pas de presse sur le plateau. interdiction de dévoiler le script. Fausses photos de plateau. Hitchcock maîtrise toute la communication de son film, quitte à plagier les bonnes idées des autres.
Surtout, il devient la star du film : il s’assoit dans le fauteuil de Mme Bates sur une photo, il joue les guides du bates Motel dans la bande annonce, avec un sens de la fausse ironie : »La salle de bains. Oh, ils ont tout nettoyé. Une sacrée différence. Vous auriez vu tout ce sang. »
Sur les affiches, il demande aux spectateurs de ne pas raconter la fin. Teaser absolu pour susciter l’intérêt, déjà utilisé pour Les Diaboliques.
Il demande aux salles de ne pas faire rentrer les spectateurs après le début du film. « Vous voyez Psychose est plus amusant su l’on en voit le début au début, et la fin ensuite. Je me rends bien compte qu’il s’agit d’un concept révolutionnaire, mais nous avons découvert que Psychose n’est pas un film comme les autres. Il ne s’améliore pas quand on le passe à l’envers. »
De l’influence de la Télé.
Outre l’équipe et la rapidité de tournage, l’expérience TV d’ »Hitch » lui a permis d’être plus libre dans sa façon de traiter un sujet. La télé (26 minutes) correspondait à ses nouvelles policières qu’il affectionnait tant (et dont il dirigeait une collection).
Il faut dire aussi que durant les années 50, pour résister à l’influence montante de la TV dans les foyers américains, Hollywood avait fait des films toujours plus chers, plus luxueux, plus glamour. Hitchcock suivait cette recette, avec son style.
Avec Psychose, il revient à un format télé, et un look télé.
Avec ses émissions TV, il aborde tous les styles du polar au suspens, de l’enquête à l’horreur, etc... c’est justement cela qui lui permettra aussi facilement et logiquement de passer d’un film typiquement hitchcockien comme la Mort aux trousses à un film au bord de la crise de nerf comme Psychose.
La synthèse se fera avec Les Oiseaux.
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