Le Silence des Agneaux
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Studio - Qu’est-ce qui vous a poussée à créer votre maison de production?
Jodie Foster - "Le désir de développer mes propres projets. Surtout en tant que metteur en scène. Parce que si j’attends qu’on me propose des films à réaliser, je risque d’attendre longtemps! (Rires) Pour pouvoir développer mes propres scénarios. Et aussi pour faire d’autres films qui m’intéressent mais que je n’ai pas forcément envie de réaliser ou d’interpréter moi-même."
Pourquoi avez-vous baptisée votre société « Egg Pictures »?
"D’abord parce que c’est une chose simple (egg veut dire oeuf en anglais) et que c’est un nom simple. Parce que c’est un symbole féminin. Parce qu’un œuf, pour moi, c’est le symbole de la naissance, de la créativité... Et puis quelle plus belle métaphore peut-on trouver pour une maison de production? Un endroit où la gestation d’un projet se fait à l’abri du monde extérieur, des pressions et des besoins commerciaux, où scénaristes et réalisateurs sont protégés jusqu’au moment où leur travail est prêt, où ils sont prêts à affronter le monde extérieur!"
Ne peut-on pas pousser la métaphore encore plus loin? Un oeuf, c’est parfait. Est-ce que ça ne rejoint pas ce souci de perfection qui, selon beaucoup de gens qui ont travaillé avec vous, vous caractérise?
"Non... Oui... Peut-être (Rires) En tout cas, s’il y a bien un truc sur lequel je suis perfectionniste en tant que productrice, c’est le scénario. Je vois trop de films en Amérique se commencer sans que le scénario soit même terminé. Là-dessus, je ne transige pas. Mais sur le reste... Je suis bien obligée. Moi, je voudrais que tous les films soient faits avec Meryl Streep et Robert De Niro! Comme ils ne peuvent pas tous les faire, il faut bien aller voir ailleurs. C’est pareil pour d’autres éléments du film. En fait, les compromis sont indissociables du travail du producteur. Et sincèrement, c’est sans doute la chose la plus difficile à gérer pour moi, les compromis... (Rires) En tant qu’actrice, c’est plus facile: on me donne un scénario, je dis oui, je dis non. Et c’est terminé. Enfin, presque..."
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