Entrevue de Jodie Foster par Studio Magazine
Evolution du Star system

  • La pression: vie privée, Box Office
  • Studio - Qui est votre agent?
    Jodie Foster - "J’ai le même depuis l’âge de 18 ans : Joe Funicello, de chez ICM. Il n’est pas très connu mais je m’entends très bien avec lui et ne veux pas en changer. Même si, après mon premier Oscar, pour Les Accusés, on m’a fait toutes les propositions du monde! Mais c’est trop facile d’être l’agent de quelqu’un qui a du succès!"

    Vous ne pensez pas que le rôle des agents, des avocats et des publicistes est devenu plus important aujourd’hui que dans les années 70 et qu’on est un peu revenu à l’âge d’or des studios où les stars étaient hyper-protégées, et donc hyper-contrôlées...
    "Non. Et je dirais même malheureusement pour certains! Parce que ça éviterait, je crois, tous ces hauts et ces bas - regardez Sharon Stone ou Demi Moore - que connaissent, malgré leur talent, certaines carrières d’acteurs à cause de mauvais choix ou de choix faits pour de mauvaises raisons."

    Financières?
    "Par exemple, mais pas seulement. Alors que si un studio prenait des stars en main et leur faisait tourner des films conçus pour elles, vraiment faits pour elles, leur carrière en deviendrait plus stable, et plus « successfull ». Quant au fait que les stars soient hyper-protégées, c’est dû au fait qu’elles ont besoin de plus de protection qu’avant. C’est un peu le western, ici. Et, surtout, l’information - notamment l’information télévisée - est devenue aujourd’hui le premier des divertissements. C’est affreux! Il n’y a qu’à voir tout le cirque des médias autour du terrible assassinat de Gianni Versace... Que les infos soient devenues de « l’entertainment », c’est dramatique. Et dangereux pour les gens connus, pour leur vie, pour leur carrière, pour la vie de leur films. Donc, ce n’est pas un mal qu’ils soient plus protégés et que leurs rapports avec la presse soient mieux gérés, d’autant que les demandes sont de plus en plus diverses. Mais, en fait, le pouvoir qu’ont les publicistes, les agents ou les avocats, ne s’exerce que dans leur domaine respectif. Au bout du compte, c’est quand même aux acteurs de décider."

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