Les autres stars
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Studio - Et pensez-vous que l’alliance Spielberg- Katzenberg- Geffen pour créer DreamWorks puisse changer le visage d’Hollywood?
Jodie Foster - "Je ne sais pas . Je pense que ça va être un studio comme les autres, qui va travailler comme les autres. La seule différence, c’est qu’il y a un metteur en scène à la tête de ce studio. Mais Spielberg est tellement plus qu’un metteur en scène. Il a toujours été tellement plus..."
Vous le connaissez? C’est quelqu’un qui vous épate?
"Forcément! Je le connais comme ça, j’aime son parcours bien sûr, même si ce n’est pas un modèle pour moi. Alors qu’il est clair que c’en est un pour beaucoup de gens, Bob Zemeckis par exemple (son réalisateur de Contact)... Après Jurassic Park, il fait La liste de Shindler. Après Le Monde Perdu, il fait Amistad. C’est bien - et d’abord pour lui - qu’il se donne en liberté de mélanger les genres, de faire plein de films différents, d’aborder des sujets qui le touchent profondément. C’est génial, même! J’ai énormément de respect pour lui. Et il est tellement plus qu’un metteur en scène. un visionnaire, un créateur, un inventeur... Spielberg et Georges Lucas sont les deux personnes qui ont peut-être eu le plus d’impact sur le cinéma des cinquante dernières années. Même si tout ce qu’ils rêvent et invente, dans le cinéma ou à côté du cinéma, ces effets spéciaux, ces trucs virtuels, ces jeux, et tout ça, ça me fait peur plutôt qu’autre chose. (Rires.) C’est incroyable de penser que ça sort tout droit de leur
tête!"
Pourquoi, lorsque vous avez découvert La Haine de Kassovitz, avez-vous eu envie de le montrer à Spielberg?
"Parce que j’étais sûre que ça l’intéresserait. Et que je savais que Matthieu - dont j’avais déjà vu Métisse - adorait Spielberg qui l’a beaucoup influencé."
En tant que « rédactrice en chef », vous nous aviez demandé d’organiser un dialogue entre Spielberg et Kassovitz. Ca n’a pas été possible parce que Spielberg tournait -son troisième film en moins d’un an! Qu’est-ce qui vous donnait envie d’une telle rencontre?
"Le contraste entre eux. La rencontre de deux auteurs - parce que même si Spielberg n’écrit pas ses films, on peut le considérer comme un auteur - qui ont la même passion du cinéma mais dont l’un est intéressé par ce qui est le plus poli possible - dans le sens où l’on dit d’une pierre ou du verre qu’ils sont polis - et l’autre, au contraire, par tout ce qui est plein d’aspérités...Ce sont tous les deux de super manipulateurs mais qui ont suivi deux chemins tellement différent. En plus, j’aimais bien l’idée d’un dialogue entre quelqu’un qui débute et quelqu’un qui est si haut..."
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