David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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SORAL SOLAIRE





Elle voulait faire du théâtre de rue: "une manière très rapide de vivre ses rêves et de faire bouger les gens avec peu de moyens et un sentiment de liberté". Elle a commencé par suivre les cours du Conservatoire de Grenoble, à treize ans et demi ("A treize ans, c'est important les demis!) et fait partie d'une troupe de théâtre amateur et de marionettistes. Puis elle est venue à Paris, et a commencé dans ce métier par hasard... Agnès Soral a quinze ans, elle fait des petits boulots à droite, à gauche, mais à mi-temps, histoire que l'autre moitié lui permette de vivre! Un jour qu'elle accompagne une de ses amies dans une agence de mannequins, on lui demande ce qu'elle fait dans la vie, elle répond: "Travailleur immigré" (elle a la double nationalité suisse-française). Et voilà, on lui propose de tourner pour la télévision! Elle rit: "J'étais assez surprise, c'était au-dessus de mes rêves! C'est ça qui est bien, j'ai toujours essayé d'avoir des rêves à mon échelle, pour pouvoir, déjà, les atteindre et, ensuite, les raffiner. En plus à cette époque, gagner de l'argent n'était pas mon éthique, je me voyai mourir sans un sou, en artiste damnée! Enfin ça m'a passé très vite". Quand on lui rétorque que son histoire fait un peu conte de fées, elle réplique du tac au tac: "Oui, mais il y a des monstres, les sorcières, les crapauds! J'en ai embrassé des crapauds et ils ne se sont pas tous transformés en princes charmands! Enfin ça m'a donné les plis du sourire... C'est un métier éreintant et délicieux, un métier à double tranchant: les gens aiment bien vous porter au sommet et une fois que vous y êtes, ils vous dégomment. Il y a une forme de vandalisme des spectateurs vis-à-vis des acteurs, ça fait peur ça". En plus de ving ans de métier, elle a eu le temps de comprendre les rouages et de garder la tête froide, même si les déceptions passent toujours mal: "Je n'ai pas la sensation d'avoir le temps, je vis ma vie et mon métier très vite, avec passion. Qui dit passion dit secousse et donc parfois, dégâts! Avant je me disais que si ça ne marchait pas, j'arrêterais. Mais je sais que je n'arrêterai jamais, j'aime vraiment jouer, vivre différents états. En fait, pour moi, la vie, c'est une affaire d'états!! Je crois que je suis comédienne parce que j'avais une vieille tendance à être "cyclothymique" et que ç'aurait été une catastrophe d'aller à l'encontre de ça. Un comédien hors de son contexte, c'est un caractériel, un marginal, généralement un cancre à l'école... En résumé, on est des malades!". Son truc à elle, c'est de dire les choses avec le maximum d'ironie, mais de les dire quand même. Par exemple, elle qui a été élevée chez les soeurs, elle pourrait vous dire que quand le courage lui manque elle a parfois des retours de foi. Discours qui "immanquablement fait que tout le monde se ronge les ongles et se met à fumer cigarette sur cigarette". Alors elle préfère raconter que "jusqu'à l'âge de douze ans, elle voulait être bonne soeur et enseigner la contraception dans les pays du Tiers-monde, tout en voyageant gratos!". Elle est comme ça, Agnès Soral. Sa pudeur à elle, c'est de jouer des personnages fous, raconter des histoires abracadabrantes avec un fond, même tout petit, de vérité. Et changer tout le temps, surprendre par son attitude ou ses paroles, c'est ce qu'elle veut faire dans son métier et dans sa vie. Pour beaucoup de gens, Agnès Soral a commencé dans ce métier avec le rôle de Lola dans Tchao Pantin. C'était oublier un peu vite que la punkette avait eu les allures d'une jeune fille un brin provocante dans un autre film de Claude Berri: Un moment d'égarement. Ce film, son premier vrai travail au cinéma, elle l'aime beaucoup: "Je trouve qu'il y a une espèce de pureté dans ma manière de jouer, qui est complètement intègre. Il n'y a aucune coquetterie, c'est moi à cette époque, à l'état brut, même si je jouais un certain type de fille qui était moins délirante que ce que je suis dans la vie". S'il y a eu tant de temps entre ces deux films, c'est qu'on ne lui a pas proposé, au cinéma, des choses qui l'intéressaient vraiment. Alors elle a travaillé à la télé. Depuis Tchao Pantin, il y a eu finalement peu de rôles pour le grand écran, mais ils ont en commun d'être tous... différents. La secrétaire un peu bêtasse de Réveillon chez Bob, la pute rebelle de Diesel, la "fausse gentille" de Bleu comme l'enfer... "Malgré tout, je joue beaucoup "naturel", moins "composé" que je ne le voudrais, alors qu'idéalement j'aimerais jouer Elephant Man! Je suis persuadée de pouvoir jouer quasiment tous les rôles -je dis "quasiment" pour me laisser une porte de sortie- du moment que j'ai un ou deux mois pour les travailler. Je regrette que les gens de ce métier n'aient pas pas assez confiance dans les compositions. En tant que spectatrice j'ai envie qu'on me raconte, au cinéma, des histoires extraordinaires. Actuellement le cinéma raconte tout bonnement ce qui vous arrive dans la vie, alors autant vivre que d'aller s'enfermer dans une salle obscure!". Alors, elle accepte des rôles qui permettent au public de sortir du quotidien comme celui de cette femme quelque peu nymphomane dans Comme une bête, ou encore cette lesbienne enceinte dans Les Gens en maillot de bain ne sont pas (forcément) superficiels. Agnès Soral ne mâche pas ses mots. Depuis le début, elle a prouvé qu'elle avait une forte personnalité. Mais cette grande gueule a aussi un grand coeur. Ainsi, elle est venue donner un coup de main "gratos" à Charlotte Silvera, une grande amie. Elle a au-delà d'une animation forcenée, cette sérénité qu'elle apparente à de l'inconscience, mais qui est aussi de la confiance: "Il y a des actrices qu'on choisit pour leur jeunesse et qu'on jette aux premières rides, moi j'ai la sensation que je vieillirai au cinéma". On peut la croire. La profession l'aime bien. Le public aussi. Elle aime les rôles de composition, car cela lui permet de s'échapper d'elle-même. Mais elle souhaite maintenant sortir des seconds rôles qu'on lui propose et trouver un premier rôle. Mias un vrai premier rôle, sans défauts.

Chris


 
 
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