Coeurs transis ou coeurs brisés, en un clic fixez sa cote.
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LA FEMME INGENUE
Electrique. Isabelle Carré est curieuse, passionnée, une jeune femme enthousiaste qui aime la vie et son métier.
Elle a déboulé dans nos mémoires en jouant la fille de Deneuve. Rien de moins comme héritage. Mais c'est Beau Fixe qui la met en valeur en 92.
Timidement, tranquillement, elle travaille. Sa seule ambition est de jouer, et si elle peut , vieillir sur scène. Jouer et faire des rencontres. Mordre la vie.
Et se laisser croquer par le métier. Une pomme toute fraîche qui a roulé sa bosse sur les planches: classique Ecole des femmes, ou badinage avec Musset. Et même aveugle dans Le père humilié.
Une peau pâle, et des rôles de soutien dans de grands films. C'est Le Hussard sur le toit qui la rend Espoir aux Césars. Puis, elle quitte les costumes, le théatre de Lavelli, et elle joue face à une caméra subjective. Femme défendue, narguant l'objectif, et portant le film sur ses épaules. Cannes. Réputation. Succès d'estime. Art et essai (transformé). Une performance aussi imprégnante qu'une dentellière pour Huppert. Elle dévoile tout son charme, sa coquinerie, et un certain charisme. Elle capte la lumière. Et nous éblouit.
Retour sur les planches du Petit Théâtre de Paris. Elle est Mademoiselle Else, qui accepte de mendier pour sauver son père du déshonneur. Avec, à la clef, le prix de la meilleure actrice aux Molières 1999. Mais le cinéma la rappelle déjà à lui... Elle n'hésite pas à jouer les seconds-rôles : les femmes seules, les hystériques cyniques, les lesbiennes affranchies... elle démontre qu'elle sait tout jouer, qu'elle peut incarner toutes les nuances.
Son plus beau rôle elle le trouvera par hasard, chez Zabou Breitman, dont c'est le premier film : celui de cette jeune et jolie demoiselle qui perd progressivement la mémoire. Se souvenir des belles choses. Elle y imprime par petites touches tout son savoir faire. Carré est une de ces belles choses. Et bizarrement sa carrière tourne rond. Depuis, elle a enchaîné les pièces discrètes, diverses et des rôles plus consensuels au cinéma.
Succès public avec Les Sentiments. La profession l'aime suffisamment pour la nommer une fois de plus aux Césars. Elle deviendrait romantique? Elle nous détourne vers Eros Therapie, en lesbienne et journaliste de cinéma intello. Elle y joue mal. On est surpris. Le film est un ratage total.
Mais grâce à l'empêchement de Marie Gillain, elle hérite du Tavernier en dernière minute, s'envole pour le Cambodge, largue les répétitions de la pièce qu'elle s'apprêtait à jouer et fonce dans ce personnage pas forcément sympathique mais terriblement humain de Géraldine, femme de Gamblin, future mère de Lola.
A 33 ans, toujours pas "bankable" selon les producteurs, elle consrtuit son parcours à la manière d'une Huppert. On le sent. On le parierait!
vincy
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