David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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Fan de Ventura, fidèle à Besson, Jean Reno se positionne désormais comme une valeur sûre et populaire dans le cinéma français. Ambitieux, il aura traversé les galères, accumulé les flops, et finalement récolté deux des films français les plus populaires de leur temps dans sa carrière.

Des débuts plutôt discrets...
Il a commencé avec des seconds-rôles oubliés, qui lui ont fait aimé le cinéma: Montand, Schneider, Galabru, Bouise... Pourtant il aura tourné avec de grands réalisateurs: Costa-Gavras, Ruiz, Blier, ... Ce dernier lui proposera même le rôle titre de Mon Homme qu'il laissera à Lanvin. Le sulfureux ce n'est pas son truc, il préfère le sentiment, bon, gros. Occidental qui tente de sauver des Tutsis (Hotel Rwanda) ou Français cherchant à se faire pardonner les essais nucléaires (Godzilla).

Besson, l'alter echo...
On ne peut aborder la carrière de Réno sans parler de celle de Luc Besson. Dès le premier long-métrage, Le dernier combat (en noir et blanc), Réno met son empreinte dans l'univers de ce réalisateur insolite. Batteur dans Subway ou nettoyeur dans Nikita (les deux films à femmes du réalisateur), il décroche les rôles principaux du Grand Bleu et de Léon. Eau salé ou bouteille de lait, sourcils froncés et machoire qui se déride à peine, Réno joue les durs, les intègres. Même pourri, on le croit gentil. Le premier film est devenu culte en France et a mis l'acteur sur orbite, le second est un succès populaire aux USA, en Asie, en Europe, catapultant Réno dans la cour Hollywoodienne.
Comme Besson, Réno appartient à un monde cinématographique masculin. Outre quelques scènes avec Anémone (mauvais souvenir), Valérie Lemercier, Meg Ryan ou Emmanuelle Béart, il n'y a qu'une gamine nommée Natalie Portman qui partagera l'écran avec lui. Jusqu'à Décalage horaire, où il s'aventure dans la comédie (aïe), face à Binoche (remplaçant Adjani). Ca ne matche pas. Ce n'est pas là son univers... C'était déjà le cas avec Moreau et Paradis dans Un amour de sorcière.

Un virage vers les USA...
Cherchant toujours des rôles intègres, héroiques tout en essayant de montrer sa vulnérabilité, Jean Réno a ainsi enchaîné les personnages dont celui des Visiteurs (14 millions de spectateurs en France) qui a permis à sa carrière de changer de direction.
De nouveau il se plie à la loi des seconds-rôles pour pouvoir jouer avec Kevin Kline, Tom Cruise, De Niro ou des réalisateurs comme Antonioni ou Benigni (La tigre e la neve). Avec Mission: Impossible il s'est rendu visible dans le monde entier. Par son ambition, et quelques sacrifices, il a pu être en haut d'affiches de grosses productions hollywoodiennes comme les très mauvais Rollerball et Godzilla ou le plus excitant Ronin. Souvent le méchant de service, ou le traitre. Délit de faciès.
Son aura est désormais internationale : gros films aux States, cinéma populaire en France (et parfois au delà en Europe), pubs au Japon.
Il s'est fait peut être volé la vedette par Depardieu (avec Clavier dans Les anges gardiens) et Bruce Willis (chez Besson). Mais il a trouvé meilleur filon...

Grosses machines
Grâce à son immense notoriété dans les genres qui flirtent avec le fantastique, l'action, le polar ou la SF, il devient, avec tout son sérieux, l'un des premiers français à incarner des héros "hollywoodiens". Depardieu, Karyo et lui jouent aux chaises musicales. Mais il a pu tracé son itinéraire personnel... Malgré quelques mauvais choix (Wasabi), des ratages insondables (Just Visting), les deux veber les plus médiocres de ces dernières années (Le Jaguar, Tais-toi), il rpouve malgré tout sa position dominante sur le marché du film grand public français.
Populaire et sans prétention, il a cette fierté des torréadors qui savent ce qu'ils valent et rentrent dans l'arène, en croyant quand même un peu à l'aspect mystique de leur métier. Jean Réno est à la fois marginal et intégré au système. Il sait ce qu'il veut, et où tout cela le mène : comme une sorte de grand huit où il s'amuse à provoquer son adrénalyne. Et celle du spectateur.
Si bien qu'il signe un pacte profitable avec les adaptations de Christophe Grangé, au carrefour du polar et du surnaturel, du film noir et de l'action type jeu vidéo. Les hits impersonnels des Rivières Pourpres (mentor de Cassel et Magimel) ou de L'empire du loup (pygmalion de Quivrin), en font un "patriarche" fringuant et blasé, viril, ancienne mode, bref sans chichis. Bien plus crédible qu'en remplaçant de Gérard Depardieu, aux côtés du même Depardieu devenu lampiste de Veber avec le temps. A quand Réno en François Pignon?

Sur des rails...
Pour l'instant peu de chance, Mister Réno prend peu de risques. Bien sûr il fait des apparitions amicales dans des films d'auteur. Cependant, de Clavier (L'enquête corse) en flic français dans des films de studio (La panthère rose, Da Vinci Code), il s'est enfermé dans une caricature. Sa seule joie est sans doute de croiser le regard et le fer avec Tom Hanks, Steve Martin ou de tourner sous la direction de McTiernan ou Frankenheimer. Du Box office garantit, au moins en vidéo club.
jean réno est ainsi l'une de nos stars les mieux payées, les plus vendeuses, médiatiquement rare, respecté jusque chez les ados. Il n'a pas de goût particulier. Pas de rôle ou de jeu transcendant. Juste une présence. Qui suffit, finally, à être crédible face à un gros dinosaure ou une banole de la poste. Rien ne le démonte.

vincy


 
 
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