David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



Aure Atika
Edouard Baer
Juliette Binoche
Romane Bohringer
Sami Bouajila
Isabelle Carré
Alain Chabat
Anaïs Demoustier
Emmanuelle Devos
Clint Eastwood
Jesse Eisenberg
Colin Farrell
Harrison Ford
Olivier Gourmet
Hugh Grant
Tchéky Karyo
Vincent Lacoste
Chiara Mastroianni
Matthew McConaughey
Ewan McGregor
Yolande Moreau
Margot Robbie
Mark Ruffalo
Adam Sandler
Omar Sy
Omar Sy
Renee Zellweger
Roschdy Zem



Juliette Binoche
Uma Thurman
Meryl Streep
Russell Crowe
Johnny Depp
Michel Serrault
Cate Blanchett
Emmanuelle Béart
George Clooney
Harrison Ford




 




 (c) Ecran Noir 96 - 24



   







 Coeurs transis ou coeurs brisés, en
 un clic fixez sa cote.
 
Votes : 12Cote : 10 %


 
DEPP IMPACT





"Je ne suis pas un magicien, je n'ai pas de bâton. Je suis un travailleur."

Johnny Belle Gueule. C'est presque là tout son problème. Un coté James Dean dans sa façon de vivre, et une exigence à la Montgomery Clift. Surtout, un parcours flirtant avec l'underground du cinéma US.
Johnny Depp, éphèbe viril qui fait pamer toutes les filles même avec ses lunettes noires sur le museau, www.replicatime.net est un paradoxe du 7ième art, un de ces acteurs qui charment sans contestation...et dont le talent est indéniable.
Révélé par une série TV pas trop mauvaise et connue planétairement, il se lance dans le cinéma avec deux films radicalement différents, grâce à deux cinéastes singuliers et géniaux: le provocant John Waters et le farfelu Tim Burton, avec lequel il tournera 3 films. En attendant Charlie et l'usine à chocolat.
Jamais à l'aise dans les productions de studios hollywoodiens, le comédien préférera tourner avec Hallstrom (2 fois dont le mièvre Chocolat, rien à voir avec Charlie), Jarmusch (Dead Man), Kusturica, Chechik, Gilliam (génialissime dans le sous estimé Fear and Loathing in Las Vegas, à jamais ignoré dans Lost in La Mancha) et Polanski...
Lui-même s'essaiera à la réalisation (en s'offrant Brando comme partenaire!) avec The Brave, film naïf et immature, un peu maladroit, mais aussi sensible. Sélection cannoise malgré tout. Comme pour Penn, on loue son allure gitane, son exigence artistique, son aura sexy et son intégrité.
Ses choix forment ainsi une oeuvre très cohérente artistiquement et rassemblent des personnages tous plus ou moins loufoques et dramatiquement aux frontières du réel.
Dommage qu'il se fourvoie dans de très mauvais films (La Neuvième Porte, The Astronaut's wife, La Fenêtre secrète, Desperado II, et donc Chocolat où il est particulièrement mauvais). En fait dès qu'Hollywood le préempte, il s'embourbe dans un gachis total. Heureusement Burton l'a sauvé des flops, avec le superbe Sleepy Hollow. Il a trouvé ainsi son vrai mentor. Même si nos souvenirs cinéphiles nous emportent plutôt dans le pays d'Edward, poétique et mélancolique.
Johnny Depp est ainsi devenu plus qu'un heartthrob populaire, un acteur culte pour toutes les générations, symbolisant la poésie de ses films, et trimballant cette graine de folie au fil des ans. Avec des rôles aux frontières de l'irréel, tels que Don Juan di Marco (et Dunaway et Brando) ou Donnie Brasco (et Pacino), ou encore en duo avec Benicio del Toro, Depp frôle l'excellence et compose des personnages riches et rêveurs, sombres et magnifiques.
Il accepte des petits rôles par amitié ou pour le message véhiculé par le film. C'est ainsi qu'il se travestit grossièrement dans Before Night falls. Sans délicatesse, avec grotesque. Avec une véritable conscience politique, il défend encore un certain sens du cinéma, lui permettant de voyager de Blow (et encore la came et les seventies) à From Hell (aux côtés de Jack l'éventreur). Dans le même temps il s'enferme dans un cinéma de genre, des séries B plus ou moins gore la plupart du temps, bradant ainsi son talent. Le paroxysme sera atteint avec ce très hollywoodien Pirates des Caraïbes qui fera de lui une star : le film rapporte autant que Matrix. Du coup Johnny Depp devient "hot". Nomination aux Oscars, pour le côté chic et inattendu. Un peu plus on le croyait perdu entre productions Miramax à costume (préfabriquées) et films de genre saignants et sursautants (prémachés). Lui qui a besoin de jouer les trublions, d'être dans l'extravagance, l'outrance, la joliesse, les regards vers la lune, et les larmes sur les joues.
Ancré dans la culture du cinéma indie, perfectionniste et fidèle à sa "famille", Depp se sent tout autant musicien; son autre famille... celle de ses soirs de solitudes, de détresse, d'auto-destruction et de renaissance...
Cette face de magazine glamour, cet abonné aux couvertures people, a su s'affirmer comme l'un des meilleurs acteurs de sa génération. A la fois émouvant et séduisant. Grave et innocent. En marge.
Il ne lui manquait plus que la légende... celui qui a tourné avec un yougoslave, un norvégien, un polonais, s'est donc retrouvé au paradis en tombant amoureux de la frenchy Vanessa. La France, son festival de Cannes, ses César, cette nation du 7ème Art qui l'a toujours aimé, lui a aussi donné sa petite Lily Rose. Désormais le cinéma c'est moins sérieux, c'est une illusion, un peu de dollars... et la vie c'est autre chose.
Pour une fois Depp n'aura pas choisi la marge, mais au contraire, la norme...

vincy


 
 
haut