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David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Coeurs transis ou coeurs brisés, en un clic fixez sa cote.
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PARA-BOYLE
L'amitié pour Danny Boyle ça compte énormément. Il est le spécialiste des (petits) films entre amis.
Peu d'expérience, mais beaucoup de talent et d'envie se cachent dans ce réalisateur britannique issu d'une ville industrielle au taux de chômage élevé comme il en existe un peu partout sur l'île. Il s'essaie à la télévision en nous pondant deux téléfilms, dont Inspector Morse dont il a écrit le scénario. Mais c'est entre 1994 et 1997 qu'il se lance dans l'élaboration d'une trilogie du sac plein de fric. Petits meurtres entre amis le fait rentrer d'emblée dans la cour des grands. "C'est important les amis. Mais si on ne peut plus leur faire confiance, où va-t-on, où va-t-on?" se questionne à juste titre David alias Christopher Eccleston dans ce 1er long métrage : une histoire d'amitié entre colocataires qui tourne au vinaigre lorsqu'on parle d'argent. Classique, mais Boyle traite ce sujet en nous emmenant de surprises en surprises et poussant jusqu'à l'extrème les instincts primaires qui dorment en nous et se réveillent à la vue des billets. Ce film lui permet, à lui aussi, de se créér sa bande de copains : le scénariste John Hodge, le producteur Andrew MacDonald, l'acteur Ewan McGregor.
Ensemble ils se jettent à corps perdus dans le second volet, Trainspotting, un film porte-parole pour la "Génération X" qui deviendra en peu de temps le second record au BO d'un film anglais (après 4 mariages et 1 enterrement), récoltant 70 millions de $. De quoi en faire un sujet de campagne électorale aux USA...
Un joli succès pour un film inspiré du roman d'Irvin Welsh et relatant la vie quotidienne de junkies dédoncés à la seringue et enfoncés dans les canapés, entre une tirade de James Bond et une piqûre préparée avec amour par la mère supérieure. Certains diront que ce film était le meilleur remède anti-drogue...Bien entendu il y est aussi question d'argent et avec une fin toute aussi ironique que celle de Petits meutres entre amis.
1997 semble être une année resplendissante pour Boyle, on lui propose de diriger Alien 4. Une offre de salaire atteignant 850 000 $ que le réalisateur refusera pour tourner Une vie moins ordinaire - histoire de cash - avec ses complices...
Comme quoi l'amitié a plus de valeur que l'argent à ses yeux. Voilà la fine équipe plongée dans une histoire de rançon et donc d'argent, d'anti-conformisme et d'amour; ce qui va mettre un terme du "bag of money trilogy". Une opportunité aussi de faire le grand saut aux USA avec beaucoup d'humour. C'est aussi l'occasion pour Boyle de devenir producteur à son tour en investissant dans Twin town. Toute ressemblance entre ce film et Trainspotting ne sera pas fortuite, bien évidement.
Mais on ne s'arrête pas en si bon chemin. Suite à des conflits de planning avec McGregor, en tournage sur Star Wars, Boyle-Hodge-MacDonald choisissent le titanesque Leonardo Di Caprio pour devenir le protagoniste de The Beach, aux côtés de Guillaume Canet et Virginie Ledoyen. Drogue et drague sur les rivages des lagons... Quelques ennuis avec les écologistes de Thaïlande retardent un peu la sortie du film le plus attendu de ce début 2000. Un gros budget avec au moins 20 millions pour le jeune Leo! Welcome to Hollywood!
Le trio a aussi mis en boîte Alien Love Triangle
Il survivra grâce au plus ambitieux et très esthétique 28 days later<:i>. Culte, le film séduire les jeunes du monde entier. Boyle semble savoir capter l'air du temps, quitte à ne pas chercher de profondeur dans ses aspirations un zest superficielles.
Danny Boyle n'a peut être pas la recette pour se faire plaisir et donner du plaisir au spectateur, mais il parvient à créer l'attente, le désir et parfois la satisfaction. Son cinéma de genre, rafraïchissant et rythmé, classique et surréaliste, oeuvrant entre ses compatriotes Hitchcock, Parker, et Scott, en font un des talents les plus prometteurs d'un cinéma habitué au social comique ou dramatique. Lui ne veut montrer que des histoires d'amour et de fric, utopistes et cyniques. Sans rentrer dans le rang, pour l'instant. des histoires de son époque, de sa génération. Ca rapporte des Millions. Mais après tout, ça ne parle que de ça.
alix, vincy
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