David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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WONDER BOY IN HOLLYWOOD





Michael Douglas n'a peut-être pas décroché d'Oscar pour son rôle d'écrivain à la dérive dans Wonder Boys de Curtis Hanson, mais il lui a permis de s'offrir un retour cinématographiquement inespéré.
L'ultime consécration d'une année 2000 idyllique. Un second enfant de sa nouvelle épouse, la divine Catherine Zeta-Jones et deux rôles en or, celui de l'écrivain Grady Tripp et celui du Juge de la Cour Suprême Robert Lewis qui lutte contre les trafiquants de drogue dans Traffic de Steven Soderbergh, dont ce sera le sacre entre Erin Brockovich et cette fresque puzzle.
Le grand mérite de Michael Douglas est de s'être fait un prénom à Hollywood, d'avoir réussi à se libérer de l'ombre titulaire d'un monstre sacré du cinéma, Kirk Douglas.
Car Michael Douglas a un atout dans sa manche : un flair incroyable et sûr qui lui a permis, lui, qui n'est ni un super héros musclé, ni un séducteur patenté capable de séduire les foules, de ne jamais connaître de véritable échec public.

Le jeune Michael Douglas, né le 25 septembre 1944, se lance après avoir arpenté les plateaux de cinéma en tant que machino sur Spartacus et Seuls Sont Les Indomptés, sur les traces de son père en apprenant le métier d'acteur.
Pour cela, il suit les meilleurs formations de la Côte Ouest et la Côte Est et en 1969, dès son premier rôle important dans Hail Hero ! de David Miller, il obtient une nomination aux Golden Globes en tant que meilleur espoir. Pas mauvais comme début.
A l'instar de Clint Eastwood ou plus tard, Bruce Willis et George Clooney, il continue d'apprendre le métier sur le tas dans des séries télévisés, "Medical Center", "Sur la piste du crime" et, surtout, "Les Rues de San Francisco", une série devenue culte. Il crève l'écran en interprétant un jeune chien fou, l'inspecteur Steve Keller. Karl Malden, son supérieur dans la série, devient son mentor, et pendant les 104 épisodes en commun, il apporte toute son expérience à Michael Douglas. Le jeune acteur en profite également pour s'expérimenter à la réalisation en dirigeant 3 épisodes.
Avec l'argent de son cachet, il fonde sa première société de production Fantasy Films et s'associe à Saul Zaentz pour racheter à son père les droits d'un roman sulfureux de Ken Kersey sur les hôpitaux psychiatriques. Il confie la réalisation à un jeune metteur en scène tchèque Milos Forman.
Un coup de poker qui s'avère être un coup de génie. Vol au-dessus d'un nid de coucou, magnifique opus sur la liberté, obtient l'Oscar du meilleur film en 1976. Et donc pour son producteur. Sa carrière d'acteur de cinéma ne rencontre pas immédiatement le même succès. Un grave accident de ski le prive même de tournage pendant trois longues années. Il croisera au passage Jane Fonda, autre enfant de star, mais depuis longtemps méga-star avec prénom. Jane est l'actrice la mieux payée des années 70 à Hollywood. Michael, lui, se cherche sous ses différentes casquettes.

C'est avec un film qu'il produit et interprète, comme si les deux étaient indissociablement liés pour lui, qu'il va décoller. En 1983, avec bottes de croco aux pieds, il commencera sa décennie triomphale. Avec A La Poursuite du diamant Vert, il crée un personnage. L'homme sûr de lui, mis à mal par une femme de caractère. Le macho au coeur sensible et aux convictions floues. Ce film d'aventure romantique réalisé par le débutant Robert Zemeckis est un succès surprise (mondial) et installe, enfin, Michael Douglas comme acteur rentable. Il forme en effet, un trio parfait avec Kathleen Turner (femme fatale idéale) et Danny De Vito, un ancien colocataire lors de ces débuts. Ils feront une suite pour le meilleur et pour de rire (Le Diamant du Nil).

Dès lors, le succès sera presque toujours au rendez-vous. En 1987, il rafle sa première statuette de Meilleur acteur pour son rôle de yuppie dur à cuire dans Wall Street d'Oliver Stone. Personnage sans concession sur une Amérique cupide, amorale, corrompue par la notion de pouvoir. Les Golden Boys ont trouvé leur Saint, ce Lucifer en chemise bleue à col blanc, avec bretelles et gros cigares. La même année, il tient le rôle principal d'un des plus gros succès du moment, Liaison Fatale d'Adrian Lyne. Le mari coupable. L'homme guidé par son pénis et qui en vient à le payer très cher dans sa tranquillité. Les prémices de son divorce. En attendant, Glenn Close lui vole la vedette. Il a le don pour révéler les grandes actrices...
Il fonde une nouvelle société de production, Stonebridge. Et s'éclate en tête d'affiche et superstar d'Hollywood, maintenant que Jane Fonda est à la retraite.
On le voit flic rebelle au Japon chez Ridley Scott ou plongé dans l'Allemagne nazie, héros amoché, homme qui ne veut plus se brûler les doigts sur les femmes. Il en fait les frais dans trois films : La Guerre des Rose de Danny de Vito avec une fois de plus Kathleen Turner - alchimie macabre parfaite; Basic Instinct, méga hit qui dévoile Sharon Stone et bouscule ses hormones; Harcèlement, où là encore le sexe lui joue des tours. Trois succès mondiaux. Trois rôles de mec victime du nouveau féminisme, de dominatrices. Trois personnages libidineux où il se fait menacer sur un lustre, par un pic à glace où dans une réalité virtuelle...
Michael Douglas est une star. Il excelle dans les personnages ambigus, que l'on aime voir souffrir. Une souffrance qui n'épargne pas Michael Douglas en privé. En effet, en 1992, peu après le succès de Basic Instinct, sa famille est frappée par le deuil et la maladie. Il sombre dans la dépression et l'alcoolisme et doit suivre une cure de désintoxication d'un mois, en septembre 1992. la presse poubelle s'acharne alors sur l'acteur. Dès lors, même si détermination reste intacte, sa carrière de producteur et d'acteur décline sensiblement en quantité et hélas en qualité même si le public reste fidèle.

On l'aura vu Président clintonien et célibataire dans Le Président et Miss Wade comme souffre douleur d'une société aliénante qui le rejette dans le sous estimé et pourtant si juste Chute Libre. Du plus haut aux plus bas. Du pouvoir de décision sous pression à l'impuissance d'exister, en pleine soumission. Douglas incarne une Amérique violente, sexuelle, en proie à ses démons, confrontée à ses valeurs, face à ses contradictions.
Sa renaissance ne sera que plus forte. En juillet 1998, il est nommé Ambassadeur de la Paix pour l'O.N.U. Un rôle qui lui tient à coeur, lui, qui avait déjà auparavant souligné ses positions contre le désarmement nucléaire. Il sort d'un succès, The Game, qui prouve sa capacité à plaire auprès des cinéastes plus en vogue (ici Fincher dans un jeu fatal avec Sean Penn). Deux mois plus tard, au festival de Deauville, il dîne à la table d'une jeune actrice qui vient avec Le masque de Zorro de crever l'écran : Catherine Zeta-Jones. Coup de foudre. Un couple glamour est né.
Michael Douglas revient donc en pleine lumière. Epanoui, amoureux, sa carrière est relancé par des choix judicieux. Un film qui lui permet une nomination aux Oscars, un hit qui s'octroie plusieurs reconnaissances internationales, un thriller qu'il porte sur ses épaules... Après avoir longtemps tatonné, cherché, refusé des rôles, le voici en confiance avec son nouveau virage....

vincy, yannick


 
 
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