|
David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
|
Coeurs transis ou coeurs brisés, en un clic fixez sa cote.
|
Votes : 17Cote : 21 %
|
|
|
|
M LE MAUDIT
John McTiernan est un cinéaste maudit, un des plus grands réalisateurs du cinéma d'action et pourtant un artiste négligé par la critique, désormais désavoué par le public.
Aucun prix, aucune récompense pour ce créateur de forme hors-norme, ce " filmmaker " d'exception, qui a crée un genre avec Piège de Cristal -, fut aussi le premier à mettre en abîme le genre qui l'a consacré avec Last Action Hero, sans doute son chef d'œuvre ignoré. Il a fait naître le super-héros à visage humain avec John McLane, créé une superstar - Bruce Willis-, remis l'action-aventure à la mode avec Le 13e Guerrier.
Hélas, John McTiernan n'a jamais réalisé son Titanic ou son Gladiator, le gros blockbuster capable de le transformer aux yeux du public et des financiers comme une valeur sûre du box-office. Now, our website offers high-quality longines replica watches to men. Il a toujours eu besoin d'exécuter un film de commande en espérant ensuite pouvoir mettre en scène un film plus personnel. Même après le triomphe d'Une Journée en Enfer, il n'a pu obtenir le si important final cut que son film suivant, le magnifique mais amputé 13e Guerrier. Une fois seulement dans sa carrière, il a eu la possibilité de mettre en place les projets qui lui tenaient à cœur : en 1992, après 3 succès de suite - Predator, Piège de Cristal et A La Poursuite d'Octobre Rouge. Les mains libres, il signe, hélas, deux échecs consécutifs, l'un critique sur son film le plus personnel, Medicine Man, l'autre public avec Last Action Hero, un véritable suicide commercial avec la superstar de l'époque, Arnold Schwarzeneger.
Pourtant, McTiernan n'est pas qu'un faiseur, qu'un technicien virtuose. Travaillant souvent avec la même équipe technique, Michael Kamen ou Jerry Goldsmith à la musique, Peter Menzies, Jan De Bont (le réalisateur de Speed) ou McApine à la photographie, John Wright au montage, il a, de part, ses films, développé des thèmes personnels : l'homme seul contre une "nature" hostile, une sauvagerie "inhumaine" - Nomads, Predator, le 13e Guerrier -, le héros malgré lui - Piège de Cristal, Une Journée en Enfer, Medicine Man -, le travail sur le langage - Thomas Crown, Le 13e Guerrier. De même, très influencé par le cinéma européen, il a toujours réfléchi à la mise en scène de ses films, repoussé toujours les limites formelles du cinéma musclé. Le "nouveau" réalisme du film d'action est né avec Une Journée en Enfer; Le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson doit beaucoup, pour sa photographie, au travail de McTiernan en lumière naturelle sur Le 13e Guerrier. Longines Replica Watches for sale for free shipping.
Aujourd'hui, avec l'échec public et critique de Rollerball et de Basic, John McTiernan est au fond du gouffre contraint d'accepter les commandes et de renoncer à tout point de vue personnel sur le fond des films. Bref de faire un Die Hard 4. Ca ressuscitera Bruce Willis par la même occasion.
Pourtant, sa carrière ne pouvait pas mieux commencer. Né à Albany dans l'Etat de New York, le 8 janvier 1951, il apprend la mise en scène cinématographique au sein de l'American Film Institute après avoir obtenu un diplôme en théâtre à l'école de Juilliard. Il signe la réalisation d'un court métrage, Watcher puis se " fait " la main à la télévision en travaillant sur de nombreux spots publicitaires. En 1986, il met en scène son premier long-métrage, Nomads avec son futur Thomas Crown Pierce Brosnan. Nomads, thriller futuriste, est un brouillon de son œuvre à venir et surtout s'avère être une affaire rentable. La Fox lui confie donc un plus gros budget pour son second film, Predator. Chef d'œuvre du cinéma fantastique d'action, Predator révèle un cinéaste d'exception à la mise en scène diablement efficace qui transforme la forêt amazonienne en une aire de jeu mortelle. Avec son film suivant, l'inégalable Piège de Cristal réalisé dans l'immeuble de la Fox à Los Angeles, John McTiernan révolutionne le film d'action en confrontant le genre - le film d'action - avec des éléments du film-catastrophe et une mise en scène proche du cinéma d'horreur et du thriller. Le film est un succès public et critique. McTiernan devient le cinéaste d'action le plus demandé à Hollywood. Naturellement, il signe donc la mise en scène d'un blockbuster avec star - Sean Connery-, inspiré d'un roman best-seller. A La Poursuite d'Octobre Rouge, son plus gros succès au box-office, n'est cependant pas un simple pop-corn movie, McTiernan continue en effet de travailler le huis-clos et le suspense. Le réalisateur est alors au sommet de sa carrière. Il vient d'enchaîner trois succès publics, la critique ne manque pas de souligner son talent et le hisse au niveau de James Cameron. Il sort donc du carcan du cinéma d'action pour mettre en scène un film plus intimiste, Medicine Man, une fable écologiste avec Sean Connery. Un film surprenant de la part d'un spécialiste de l'action et, il faut bien l'admettre, une soupe new-âge peu convaincante. Mais ce film n'est qu'une petite noyade avant le grand naufrage : Last Action Hero en 1993. 60 millions de dollars de budget - un budget énorme à l'époque-, la superstar Arnold Schwarzeneger, tout les espoirs de la Columbia qui le place face à Jurassic Park et un échec cinglant au box-office. Le public américain boude ce film ambitieux et complexe, une géniale mise en abîme de plus de 2h10 qui a sans doute eu le tort de stigmatiser la dangereuse identification des ados aux stars musclés des films d'action. En 1995, pour se relancer, il accepte de mettre en scène le 3e volet des aventures de John McLane, Une Journée en enfer. Le scénario est digne du série B jouissive mais l'intérêt est ailleurs, dans le réalisme des scènes d'action. En signant de grandes scènes d'attentats caméra à l'épaule, John McTiernan ne savait sans doute pas qu'il réalisait là des images prémonitoires. New York 2001, 5 ans avant. Comme dans Predator ou dans Piège de Cristal, il transforme le lieu, ici New York, en un terrain de jeu quadrillé ce qui, bien sûr, accentue la tension. Bruce Willis, McLane, n'est alors qu'un simple pion pris dans un engrenage machiavélique et mortel.
Le succès du film lui permet alors de choisir de nouveau ses scripts. Il jette son dévolu sur un roman à succès de Michael Crichton, Le 13e Guerrier. Il voue un intérêt tout particulier à la civilisation viking et veut signer un grand film d'aventure, épique et maîtrisé. Sa première version de près de 2h20 est devenue, avec la première version de 3h de Dune de David Lynch, un des Saint-Graal des cinéphiles. En effet, Michael Crichton, co-producteur, trouve le film trop long et trop violent et effectue, dans le dos de McTiernan, un second montage qui sera celui exploité en salle. Evidemment déséquilibré, Le 13e Guerrier reste longtemps dans les tiroirs du distributeur et essuie, à sa sortie, un important échec public. Pourtant ce film parle de conquêtes, de frayeurs, de dialogues entre les peuples, de compréhension des cultures...
John McTiernan, désabusé, accepte de mettre en scène un projet de son ami Pierce Brosnan, le remake d'un film culte de 1968, L'Affaire Thomas Crown signé Norman Jewison. Il transforme le film en une leçon de mise en scène stylée avec une savante utilisation de la Dolly. Avec une touche de Magritte.
" Fils illégitime " de Norman Jewison, selon ses propres dires dans le magazine Première , John McTiernan se lance ensuite dans l'aventure Rollerball. Sa première version est jugée si " mauvaise " lors des projections-test que le film est remonté sans son accord. Le film, à la sortie maintes fois repoussée est un véritable tant public que critique. La carrière du réalisateur new-yorkais est donc presque au point mort. Il tourne ensuite Basic un " véhicule " pour John Travolta lui aussi en perte de vitesse. Mais, à Hollywood, la roue tourne vite : qui aurait pu prédire à Ridley Scott et Steven Soderbergh, il y a 5 ans, leurs succès d'aujourd'hui ?
Nous, on attend avec impatience sa renaissance et même sa consécration.
yannick (+ vincy)
haut
| |
|