David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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POUR LA PEAU D'ANNE





Quel point commun peut-il diable y avoir entre un film de Michel Lang, de Luc Besson, d’Alain Delon, de John Landis, d’Amos Gitaï ou encore de Catherine Breillat ? Et entre un clip vidéo hypnotique de Jean-Michel Jarre (Aero) et une publicité Woolite ? La réponse n’est pas difficile puisque vous êtes en train de lire son portrait : Patek Philippe Replica Watches Anne Parillaud. Même si ce qui vient à l’esprit le plus aisément est bien sûr son rôle de super tueuse dans Nikita (rôle qui l’a révélée en 1990 et grâce auquel elle reçoit un César, exploit rare pour un film de genre), la filmographie d’Anne Parillaud relève d’un éclectisme certain. D’ailleurs, la comédienne avoue ne jamais s’être focalisée sur un quelconque plan de carrière et avoir toujours choisi en fonction de ses goûts et de ses coups de cœur (« Quand vous dîtes oui à un rôle, vous le faites pour un certain nombre de raisons. Parce que cela vous correspond, parce que vous désirez projeter une certaine image de vous… »). Néanmoins, cette diversité lui a permis d’explorer plusieurs genres (de la comédie gentillette de ses débuts, au drame féministe en passant par le thriller made in USA ou encore le policier made in Delon). Mais, au final, seulement une petite trentaine de films au compteur.

Mais revenons en arrière.
Née le 6 mai 1960 à Paris d’un père astrologue et d’une mère diététicienne, Anne Parillaud commence par prendre des cours de danse et de théâtre, ce qui semble raisonnable vue l'origine génétique. Très vite, elle joue un petit rôle (la jeune fille au petit chat !) dans Un amour de sable, film policier de Christian Lara avec Jacques Weber. Le grand Michel Lang, fraîchement sorti de son immense succès d’A nous les petites anglaises, la repère. Il lui confie le rôle d’Estelle dans L’hôtel de la plage, film on ne peut plus tendance à l’époque sur les tribulations existentio-sentimentalo-amoureuses d’un groupe de vacanciers en goguette au bord de l’eau. Anne Parillaud a dix-huit ans. L’année suivante (elle en a dix-neuf donc), elle plonge dans l’univers policier et dans celui d’une secte. C’est Ecoute voir de Hugo Santiago avec Catherine Deneuve, Sami Frey et Jean-François Stévenin. Elle y entretient des relations troubles avec la grande Catherine. Fichtre.
Après un travail pour la télévision, un film quelque peu olé-olé (Patricia, un voyage pour l’amour…tout un programme) et une pièce de théâtre aux côtés de Jeanne Moreau et Jacques Dufilho, elle retourne au policier. Cette fois, c’est l'immense Alain Delon lui-même qui la dirige. Ce sont alors deux rôles de faire-valoir : dans Pour la peau d’un flic en 1981 et Le Battant en 1983. Ah ! Rien que les titres font rêver et nous rappellent la gloire virile de notre Casanova national. Peut-on lui reprocher? C'est grâce à ces hits qu'elle devient connue, incarnation du point faible du vrai dur. Anne Parillaud se révèle la parfaite jeune femme des années 80. Mais entre les delonneries et un film de Sébastien Japrisot en 1998, un grand vide filmographique apparaît, tout juste compensé par deux participations pour le petit écran. Le grand vide. L'amour qui prime. Elle revient quand meme sur les plateaux pour tourner avec Mastroianni dans un Scola.

En 1990, elle frappe fort et passe à la vitesse supérieure. C’est Nikita. L’histoire commence quelques années auparavant lorsqu’elle rencontre Luc Besson qui a déjà, entre autres, Subway et Le Grand Bleu à son actif). Le cinéaste, amoureux, écrit le rôle de l’espionne spécialement pour elle. Ensemble, ils auront une petite fille en 1987. Le triomphe de la femme Nikita aura été fatal au couple.
Nikita la projète sur le devant de la scène et lui attire les honneurs. Outre le grand succès public et critique, elle reçoit le César de la meilleure actrice. Elle a trente ans. Les années qui suivent ce coup d’éclat lui apportent moult propositions du même acabit. Ne souhaitant ni refaire la même chose, ni s’enfermer dans un type de rôle, Anne Parillaud les refuse. Cette indépendance la fera descendre de l'Olympe. Libre mais sans films au B.O.
Heureusement, Nikita a eu un écho outre-Atlantique (le film y sera même adapté là-bas : pour le cinéma avec Bridet Fonda et pour la télévision avec la pétulante Peta Wilson) et les réalisateurs américains font montre de davantage d’originalité dans leurs propositions. La comédienne tourne alors avec John Landis (Innocentblood, une parodie de film de vampires en 1993), Michael Lindsay-Hogg (Frankie Starlight en 1995 avec Matt Dilon et Gabriel Byrne) ou encore Randall Wallace (Le Masque de fer en 1998, avec le grand Leonardo). On la sent de plus en plus investie, allumée, mystique. Cousine d'une Béatrice Dalle dans la famille du cinoche français. Elle s'aventure chez Raoul Ruiz (dans son seul film américain, médiocre thriller psychologique et aliéné).

Elle ne quitte pas tout à fait les écrans français et tourne même avec des réalisateurs de choix qui lui permettent d’enrichir sa palette de jeu et de montrer davantage ce fameux mélange de force et de fragilité qu’on avait remarqué dans Nikita, décidément film phare de son oeuvre. C’est alors Diane Kurys (A la folie, douloureux rapports entre deux sœurs, aux côtés de Béatrice Dalle, ce qui semble logique), Francis Girod (Passage à l’acte, fumeux thriller avec Daniel Auteuil, Timsit et Laroque) ou Claude Lelouch (Une pour toutes, légère comédie au féminin, sans le brio de Tout ça pour ça). Parillaud, femme épanouie, autonome, moderne, féministe en fait, devait donc croiser le chemin de la cinéaste qui monologue avec son Vagin ; c’est surtout Catherine Breillat sous la direction de laquelle elle joue Sex is comedy (2002). Le film la rend de nouveau respectable, c'est à dire médiatisable. Revival? Ou Survivor... La comédienne y interprète merveilleusement le double de la réalisatrice et porte sur ses épaules un impressionnant processus de création cinématographique. Avec ce film, Anne Parillaud confirme son goût pour un certain cinéma d'auteur, amorcé depuis une dizaine d'années. Elle ne fonctionne qu'à ses propres envies : les choix du réalisateur, du rôle, du tournage priment.

Depuis 2004, dans cette grande mode des eighties, la comédienne revient dans l'actualité avec pas moins de deux films : une comédie (le premier film de Cécile Telerman, Tout pour plaire) et un drame (Terre promise d’Amos Gitaï). Pour le second, Anne Parillaud confie avoir été surprise par le tournage et notamment par un réalisateur taciturne refusant de parler à ses comédiens et leur faisant parfois quelques surprises en matière de scènes impromptues. Loin de cet Israel des bordels, elle choisit de conquérir le coeur du public avec un premier film d'une ancienne juriste. Entre rire et larmes, répliques cinglantes et sentiments étouffés, elle fait merveille et semble retrouver le plaisir d'être populaire.

Pour finir sur une note nettement plus anecdotique, la comédienne déclare, à propos des journaux qui se sont emparés de sa relation avec le musicien Jean-Michel Jarre : « il y a quelque chose d’obscène dans le fait que cette histoire ait occupé autant de place dans les médias, alors qu’il y avait des évènements autrement plus importants qui se passaient dans le monde ». Une fille bien Anne Parillaud. Ou naïve. Désormais star de la presse people, l'actrice exigente vend cher sa peau, en se protégeant, encore et toujours.

laurence


 
 
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