David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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INDIE STAR

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Julia Roberts affirme qu’elle est la plus belle femme du monde. C’était aussi l’avis du Jury qui l’a élue Miss Monde en 1994. Le hic, c’est qu’aujourd’hui, Aishwarya n’est plus mannequin, mais actrice. Cette beauté qui l’a propulsée sous les feux des projecteurs est désormais presque un obstacle. En huit ans, la jeune Indienne aura tourné dans vingt-huit films, une moyenne honorable pour Bollywood. Mais aucun de ces rôles n’a révélé une comédienne capable de transcender cette trop parfaite enveloppe charnelle comme l’a fait Charlize Teron dans Monster. On dira à sa décharge, que jusque très récemment, la majorité des films indiens reposaient sur des scénarii classiques, histoires d’amour malheureuses. Mais les temps changent et même l’Inde en a assez de voir Miss Rai jouer, avec plus ou moins de cœur, cet éternel rôle de poupée Barbie.

Rien ne la prédestinait, il est vrai, à devenir actrice. Née en 1973 dans une famille de classe moyenne, elle rêve de devenir architecte et pose régulièrement pour des photos de mode, jusqu’à ce fameux concours Miss Monde, qu’elle tente, dit-elle, pour montrer un autre visage de l’Inde, loin des clichés qui y sont alors systématiquement associés– les sâdhus en pagne, les enfants des bidonvilles, l’illettrisme… Puis tout s’enchaîne très vite : la publicité (Pespi et De Beers pour le marché local), les couvertures de magazine (dont Vogue) et les films. Bien qu’ayant près de trente rôles à son actif (sans compter quelques apparitions iconiques, comme sa prestation spectrale dans Mohabbatein), Aishwarya semble malheureusement n’en avoir joué qu’un seul, celui de la jeune fille aux amours contrariées : elle aime un homme mais son père veut la marier à un autre (Aur Pyaar Ho Gya, Hum Kisi Se Kum Nahin), elle aime un homme mais son oncle est opposé à son mariage (Jaa Ab Laut Chalen), elle aime un homme mais sa future belle-famille ne veut pas d’elle (Devdas)… Difficile dès lors de faire autre chose que sourire avec les yeux de l’amour ou verser des larmes de désespoir. Le caractère enjoué et l’expressivité de la belle semble toutefois la prédisposer pour les compositions de Betty Boop espiègles (Hum Dil De Chuke Sanam), plus convaincantes que ses incursions dramaturgiques qui la confrontent rapidement aux limites de son jeu caricatural (Taal). Le champ des émotions qu’elle interprète s’élargit bien quelque peu avec des rôles de femme violée (Hamara Dil Aapke Paas Hai), d’étudiante suicidaire (Dhaai Akshar Prem Ke) ou de maîtresse de maison désillusionnée (Raincoat).

Il ne demeure pas moins que c’est grâce au succès de l'exportable Devdas, de Sanjay Leela Bhansali, où elle vole la vedette à la très appréciée Madhuri Dixit, qu’ « Ash » atteint la reconnaissance mondiale. Le film est sélectionné au festival de Cannes en 2002 et lance une vague Bollywood un peu partout en Occident. La jeune Indienne aux yeux clairs reviendra à Cannes l’année suivante en tant que membre du jury, puis comme ambassadrice de l’Oréal, qu’elle représente au même titre que Gong Li, Andie Mac Dowell ou Laetitia Casta.

Les Indiens ont trouvé leur déesse : 17 000 sites Internet lui sont dédiés, le magazine Indian Today lui a consacré sa une et le titre de « Déesse mondiale ». C’est elle qui jouera Mumtaz Mahal, la seconde épouse de l’empereur moghol Shah Jahan dans le prochain film IMAX, Taj Mahal. Les Occidentaux ont trouvé une nouvelle star exotique pour pimenter leur quotidien cinématographique : le Time a aussi fait ses gros titres sur Aishwarya, « le nouveau visage du cinéma », mais aussi l’une des 100 personnalités les plus influentes de la planète, selon le magazine.

Pourtant, la déesse superstar reste une jeune Indienne modèle. Probablement la seule star cannoise à être accompagnée par sa mère, elle vit encore avec ses parents, avoue être profondément attachée aux valeurs traditionnelles et à sa religion, l’hindouisme. Elle protège sa vie privée comme une tigresse (on ne lui connaît qu’un ex-amoureux, le très violent Salman Khan) et refuse de se dénuder ou d’embrasser son partenaire à l’écran.

Voilà peut-être un obstacle à la réussite planétaire d’Aishwarya. La voie du succès global lui est pourtant ouverte, grâce à son physique – on en revient toujours à lui – à son type universel. Ame indienne dans une enveloppe occidentale, Aishwarya pourrait en effet jouer aussi bien une Italienne, une Marocaine ou une Sud-américaine (n’incarnera t-elle pas pour Coline Serreau le personnage de Rachida Brakni dans le remake américain de Chaos ?). Elle qualifie d’ailleurs elle-même son dernier film sorti en France, Coup de foudre à Bollywood, de « film global, sans attache culturelle ou géographique ». Hollywood pourrait donc offrir à la star de Bollywood un spectre de rôles bien plus large que ce que lui ont proposé les réalisateurs indiens. Pour franchir le pas, elle devra accepter de renoncer à l’adulation dont elle fait l’objet pour, selon ses propres dires, « redevenir une débutante ». Il lui faudra aussi probablement faire des concessions au système hollywoodien. Alors seulement, on saura si Aishwarya, en plus d’être une déesse, est une vraie actrice.

Asha


 
 
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