David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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LE COPIEUX CARNAVALEUX





Il jongle avec les étiquettes et joue au crooner. Longtemps, il aura pensé ne pas avoir mérité sa place dans le cinéma. Darmon, c'est une voix de velours ultra rauque, un regard, un style avant tout. Le cinqua viril par excellence. Haut séducteur ? Il ne le nie pas. Faussement blasé ? Assurément. Voilà qui lui donne de la gueule et fonctionne malgré ses très discutables choix au grand écran. Un fauteuil chez les Nuls, un légendaire cha cha et un mythique doigt de whisky avec Chantal Lauby dans La cité de la peur et le tour sera joué en 1994. Exit ses étiquettes de mauvais garçon, macho, gitan et, bien sur, pied-noir. Exit en cela même ses seconds rôles de consistance, tels qu'on l'a connu chez Beneix (Diva, 37°2 le matin) et indéniablement chez Arcady. Rappelons que ses parents étaient d'origine oranaise. Ça forge un personnage.
Incontournable patte de Roger Hanin, son mentor qui l'avait découvert au café théâtre (après Ribes au théâtre) avant de lui mettre le pied à l'étrier devant la caméra de Gérard Oury : en 1973, Darmon poursuivra De Funès dans Les aventures de Rabbi Jacob. Passons. Suivra Faux-cul dirigé par Hanin, aux côtés de Robert Hossein et Bernard Blier, l'incontournable Grand Pardon, Baraka chez Velère. Le fils, l'ami, le jeune délinquant recherché… Darmon se fera une place dans le sillage du comédien pied-noir. Soleil, valeurs, douleurs et déracinement en attendant la vie de Princes chez Tony Gatlif en 1982. Gérard Darmon décrochera le premier rôle : un gitan sédentarisé, sa famille de retour à la vie de voyage. L'année suivante, l'acteur remporte le Prix Jean Gabin. Le troisième du nom, après Lhermitte et Lanvin. Blier, Yanne, Deray, Lelouch, de nouveau Beneix et Gatlif, invariablement chez Arcady : les seconds rôles s'enchaînent, se ressembleront quelques peu, puis s'affadiront pour notre espoir du cinéma français 1983. A ses côtés, d'autres grandes gueules : Jean-Pierre Bacri, son compagnon d'armes à ses débuts sur les planches, Bohringer, Berry. Sans oublier son poussin Vincent Lindon. Premier cercle, avant l'écurie Chabat. Avant sa boulimie de produits plus ou moins consommables à la comédie. Enfant, il admirait Jerry Lewis et Fernandel. Mais le public a changé. Récemment, il compilait "Le plus drôle de l'humour américain" sur 176 pages de répliques. Darmon s'engoue et persiste quand il tient son trip. Jeune homme déjà, il quitta le lycée en terminale pour passer quatre mois dans un kibboutz. C'est dire comme l'affaire date ! Tant que ça fonctionne... Une façon de conjurer ses dix années de galères vécues en début de parcours. Mais après ?

Le comédien reconnaît qu'Astérix et Obélix : mission Cléopâtre en 2001 aura été son plus grand coup poker : seconde traversée du désert stoppée dans la peau d'Amonbofis, l'acteur s'étonnant même de décrocher tel rôle dans ce qui était à l'époque le plus gros budget du cinéma français. Un démon pour une seconde Nuls et C+ party : en avant la déconne ! Qui dit mieux ? Ce sera Kad et Olivier puis Gabriel Aghion avec leurs comédies pop corn de 2003 et 2004. Mais qui a tué Paméla Rose?, Pédale dure : notre joyeux Darmon se vautre à l'affiche de ce qu'on peut trouver de pire dans le cinéma français. Pas crédible en folle, et exhibant toutes les limites de son jeu dès qu'il s'agit de composition. Pour le reste, à la comédie grand public, du Boulet aux Parrains, en passant par 3 zéros et Mariage mixte les copier/coller s'enchaînent. Bonne fortune : Marc Esposito et son Coeur des hommes viendra un temps sauver la mise en 2003. Aux côtés de Lavoine, Campan et Darroussin, Darmon campera ce cinqua cabossé par le temps, smart et sentimental. Personnage finalement très proche de ce qu'il fut la même année en paroles et musiques. Mais aussi du personnage Darmon récurrent dans nos talk shows du week-end. On connaît moins le Gérard Darmon mélomane, amateur de piano et fervent admirateur de Frank Sinatra. Electro jazz, soft rock, country rock : sollicité par l'auteur et producteur Philippe Abitbol, Darmon prenait le micro en 2003, musiciens et paroliers tels qu'Henri Salvador, Camille Bazbaz, Bénabar, Michael Furnon (Mickey 3D) ou encore Sanseverino à pied d'oeuvre. Deux dates à l'Olympia l'année suivante. "Au milieu de la nuit", Darmon flirtera avec le blues, à la vie, à l'amour. Treize titres dont un "Encore une fois" qu'il co-signera. Sa voix, de nouveau, d'évidentes propensions et surtout de vrais choix artistiques. Loin de ses pitreries et frasques donjuanesques sur pellicules et canaux télévisés. Il aura voulu inverser la tendance, enterrant ses personnages obscurs pour se décliner en joyeux lurons. Signe d'une nouvelle accessibilité selon ses propres dires. Accessible avec des choix surfaits ? A l'instar d'un Delon, il est en bonne voix décrocher sa carte au club des hétéros has been. Darmon charme, Darmon s'enchante. Admirons, rions malgré lui. Au final, attendons à ce jour bien peu de regain. Tant que le phénomène plaît...

Sabrina


 
 
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