David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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STAR COLLATERAL





Personnalité étrange. Célibataire endurci. Homme plutôt mature. Star relativement sage, trop pro presque. Bombe sexuelle pour les uns. Déjà sacralisé par les autres. Jamie Foxx n’a forcément pas eu la vie des autres. Elevé par sa mamie dès l’âge de trois ans, celle-ci lui fait étudier le piano. Inutile de mentionner que cela va lui être utile… Et c’est une autre femme, sa copine de l’époque, qui va l’inciter à s’inscrire à un Club de Théâtre. Homme à femmes, il l’est définitivement, les préférant matures et indépendantes, se préférant libre que mal accompagné. Féminin jusqu’au bout, le monsieur prend un pseudo androgyne pour obtenir plus de temps de micro lorsqu’il improvise dans des clubs de comédie (les jurés étaient connus pour prolonger les prestations des filles). Sa carrière commence à 22 ans dans la série télévisée "In Living Color" (1990), au côté de Jim Carrey et des frères Wayans. De là naît "The Jamie Foxx Show", phénomène du petit écran maintes fois vainqueur de prix prestigieux. Dans le même temps il enregistre des albums et tente une incursion au cinéma…
D’abord Toys (1992), où il joue un petit rôle au côté de Robin Williams. Puis Uma Thurman dans la comédie romantique Entre chiens et chats et Samuel L. Jackson dans le tout aussi consensuel La couleur de l’arnaque. Très vite, le cinéma lui permet de s’éloigner du registre de la comédie pour se diriger vers des rôles plus dramatiques. C’est flagrant avec son premier rôle majeur, L’enfer du dimanche d’Oliver Stone. Il joue le rôle d’un quaterback, une performance autant physique que charismatique. Affronter Pacino, Cameron Diaz, Dennis Quaid et James Woods en un seul film, ça vous fait un acteur.

En 2001, Michael Mann le prend une première fois sous ses ailes. Film érigé à la gloire d’un afro-américain légendaire, rédigé pour sa star, Will Smith, en quête d’un Graal et surtout d’un film hors de son registre habituel : Ali. Jamie Foxx joue le conseiller de Will Smith / Mohammed Ali et parvient à rayonner malgré son rôle de l’ombre. Après deux films mineurs (voire inédits tant ils ont peu séduit), Jamie retrouvera Mann trois ans plus tard dans Collateral : après avoir été le bras droit, le voici suppléant. Conducteur de taxi pour le killer Tom Cruise. L’un est crédible, l’autre pas. Justement, Foxx se retrouve seul nominé pour les Golden Globe ainsi que pour les Oscars. Eternel second rôle, Jamie Foxx montre les crocs. La même année, il bluffe tout le monde avec un film que personne n’attend : Ray. Prodigieux en Ray Charles, ce « biopic » par si convenu et encore moins consensuel, va toucher le public comme les critiques. En s’offrant un doublé Collateral / Ray, il devient ainsi le premier Afro-américain cité deux fois à l’Oscar dans la même année et le deuxième acteur de l’histoire du cinéma (avec Pacino, excusez du peu) à être cité à l’Oscar pour deux films différents. Mais sa prestation en musicien de génie (le mimétisme est tel que c’en est confondant), entre doutes et larmes, manières et entraînants airs, lui valent le jackpot. Foxx n’a pas seulement la « cool attitude » sans cesse vantée et surjouée à longueur de vidéo clips, pubs, films que les afro-américains auraient de façon innée. Il a cette profondeur dans le regard, un sérieux indélébile, une autorité naturelle, cette profondeur nécessaire pour pouvoir faire basculer de la réplique qui tue au drame qui nous abat. Il est plus proche de Denzel Washington et Morgan Freeman que d’Eddie Murphy et Will Smith.

Maître du jeu, il accepte un second rôle en chef dans le nouveau Mendès pas très pro Guerre en Irak. Si Jarhead est surtout le film de Jake Gyllenhaal en pleine Brokeback mania, cela permet à l’acteur de faire oublier un choix plus douteux comme le désastreux Furtif, médiocre Top Gun. Il profite de sa notoriété pour revenir à la musique (un million d’albums vendus en 20 jours aux USA), mais paradoxalement, aucune comédie ne lui est proposée. Ce qui l’a fait connaître semble d’un autre passé. En 2006, Foxx prolonge son histoire avec son Super Mann à lui. Il y a de la promotion dans l’air : il partage l’affiche avec Colin Farrell. Alexander himself. Deux flics amis amis. Pour le meilleur (un bon thriller) et pour le pire (un Box Office pas à la hauteur). Troisième rencontre avec Michael Mann, donc, comme un lien complice que personne n’avait vu venir… Imprévisible vraiment ?
Il aime se laisser du temps, profiter de la vie. Certainement il sera du prochain Michael Mann. Il a déjà bouclé un film, sorte de Cotton Club version Harlem, avec la sexy Beyoncé et l’has been Eddie Murphy. DreamGirls version en chanté. Son Royaume pourrait aussi être un thriller d’espionnage. Peu importe la suite, il n’en fera qu’à sa tête, loin des sentiers battus, avec, toujours une pensée émue pour Estelle, sa grand-mère. Elle voulait qu’il soit un gentleman sudiste. Et on le compare à Sidney Poitier. Il y aurait une connection imperceptible mais évidente entre les deux comédiens. Après tout, Ray Charles lui avait donné ce conseil : «Si tu le ressens, alors tu sais que c’est bon». Jamie Foxx feels good.

ninteen & v.


 
 
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