David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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AVEC LE TEMPS….





Il a le sourire de Jack Nicholson. Digne d’un Joker. Malicieux mais plus sympa. Pas diabolique. Dennis Quaid est un acteur côté, mais n’a jamais été une star. Il a d’abord été Monsieur Meg Ryan. Comédie régulier, il a brillé dans les films de genre. Les dents de la mer 3 a été durant vingt ans son plus gros succès. Les cinéphiles retiennent davantage son physique de jeune premier dans L’étoffe des héros. A partir de 1987, Dennis Quaid enchaîne les bons scripts. Pas forcément les succès au box office. Le voyage intérieur, Mort à l’arrivée, The Big Easy l’installent dans un registre fantastique ou de thriller. Mais face à Costner, Cruise, Douglas ou Kilmer, à l’époque, il ne parvient pas à se démarquer et intégrer le clan des catégories A.

Pourtant, que ce soit en privé de La Nouvelle Orléans ou en victime d’un complot, Quaid a un jeu solide et un charme certain. Il reste une sorte de « secret le mieux gardé » des cinéphiles de l’époque, mais contrairement à un Ed Harris, fera souvent trop de choix hollywoodiens pour se faire respecter sur la durée.
En 1989, il incarne un rôle à Oscars. Sans nomination à la clef. Jerry Lee Lewis, le musicien qui jouait debout. Great Balls of Fire. A l’aide sans l’excentricité, le public le remarque davantage dans le mélo Bons baisers d’Hollywood. Un second-rôle. Que ce soit dans des comédies de samedi soir ou un Western, le comédien semble substituable. Au milieu des années 90, débarrassé de sa femme devenue superstar de comédies romantiques, Quaid trace sa voie, loin de sa vie perso beaucoup plus rock n' roll et qui fera les délices des paparazzis. Dans DragonHeart, il séduit les clients des premiers multiplexes. Un second succès après Amours et mensonges, avec Julia Roberts, en mari infidèle. A chaque fois qu’il se glisse dans des films plus ambitieux, il déçoit les décideurs des studios, qui ne trouvent pas en lui la consistance d’une star sur laquelle miser. Pourtant avec A nous quatre, il plait au public familial. Dans L’enfer du dimanche, d’Oliver Stone, il impressionne. Sur la Fréquence interdite, Quaid incarne avec efficacité un flic traumatisé par la mort de son père, dans un scénario flirtant avec le fantastique. La même année, Soderbergh l’enrôle pour Traffic. Un film d’auteur, et à l’époque son seul blockbuster dans sa carrière. Son box office connaît une sorte de croissance structurelle. The Rookie, honnête production, devient alors son plus gros démarrage.

Todd Haynes le choisit pour jouer l’époux de Julianne Moore, Loin du Paradis. Un mari homosexuel. Impeccable de sobriété, son allure de beau cadre supérieur fait mouche quand il craquelle de l’intérieur et expose ses failles. Jusque là son personnage le plus reconnu par ses pairs et les critiques.
Il poursuit ainsi sa filmographie chaotique. Jusqu’au Jour d’après. Mega production à effets spéciaux, en papa scientifique sauveur d’une partie de l’humanité au milieu d’une catastrophe écolo, ce comédien qui ne semble jamais vieillir et garde une sorte de séduction éclatante, ne décline pas, sans jamais avoir été le centre des intentions. A y regarder de plus près, il est plus insaisissable que lisse. Dans In Good Company, il joue les « bons » père de famille, déclassé par le prétendant de sa fille. L’humour se fait plus jaune. Voire cynique dans American Dreamz, où, Président des Etats-Unis un peu bêta, il devient jury de la Nouvelle Star.
Comédie spirituelle ou calque de grands thrillers (Angles d’attaque), Quaid, sans être une valeur sûre, s’est installée comme un nom sur l’affiche familier, complice. Le public américain le préfère dans les divertissements consensuels et familiaux. Ou dans les nanars à effets spéciaux. Peu importe la médiocrité d’un GI Joe, cela va encore conforter cette désastreuse injustice : ses mauvais films touchent le grand public quand ses choix plus intéressants sont boudés.

Le résultat ne se fait pas attendre : le comédien vient de tourner une série de thrillers ou de films à grands spectacle, avec des tonalités de film d’horreur ou de fantastique. A coup sûr les cinéphiles patienteront jusqu’à 2011, quand il interprétera Bill Clnton dans une fiction retraçant sa relation politique avec Tony Blair. Que ce soit en uniforme ou en costume cravate, Quaid semble taillé pour jouer l'Américain idéal qui pourrait se dérégler.
Etonnant que ce coméden qui a tourné pour Peter Yates, Jonathan Demme, Walter Hill, Joe Dante, Alan Parker ou Mike Nichols n’ait jamais obtenu le respect que nombreux confrères, avec moins de cinéastes prestigieux ont reçu. Quaid est aussi énigmatique que son visage : un sourire carnassier et un regard allumeur, dans un parcours « big easy », pour ne pas dire fumiste.

vincy


 
 
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