David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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LE DIVIN POETE





Jean Cocteau est un homme du XIXe siècle qui traversa et se nourrit des découvertes du XXe. Il est atteint des tourments d’un romantique dans le monde de la Fée électricité. Dandy et mondain, Jean Cocteau porte en lui ce mal-être bourgeois des années 1800. Son travail portera ces interrogations sur la mort, le suicide, la révélation, l’illumination, l’amour impossible. Cela s’explique peut-être par le suicide de son père alors qu’il n’avait que 9 ans. Peu après, il se passionne pour l’art et la création sans aucune frontière intellectuelle : la danse avec le chorégraphe Diaghilev, la musique avec Stravinski ...
On a aujourd’hui une image lointaine et proche du travail de Cocteau. Nous avons tous en mémoire les images de La Belle et la Bête mais les différents aspects de son oeuvre de Cocteau restent néanmoins largement moins connue.
En 1930, il sort son premier film Le Sang d’un Poète avec Enrique Rivero et Lee Miller - l’égérie du photographe Man Ray. Avec le cinéma, Cocteau trouve une nouvelle façon de feindre, de créer un monde d’illusions. Il s’y avait abordé déjà le cinéma en 1927 avec Jean Cocteau fait du cinéma, un titre qui s’inspire largement des aventures burlesques de Charlot. Le verbe s’incarne en quelque chose qui dépasse les simples mots, en quelque chose qui porte en elle l’image de la réalité. Il qualifie Le Sang d’un Poète de "documentaire réaliste d’événements irréels".
Ses fréquentations mondaines lui permettent aussi de travailler. Le Sang d’un Poète sera ainsi financé par le couple Marie-Laure et Charles de Noailles qui, en même temps, financent le deuxième film de Luis Bunuel (L’Age d’Or). Aux Noailles qui l’accueillent souvent dans leur Villa d’Hyères, Cocteau présente le film comme "des dessins animés avec de vraies personnes : je vais trouver des gens qui ressemblent à mes dessins, et puis je vais les faire vivre comme si c’était un dessin animé". Fiction et poésie se mêlent aux angoisses de la vie sur une trame esthétiquement très recherchée.
Le travail de Cocteau, avec la technique du cinéma, a quelque chose de plus réfléchi et de moins intense que ses vers.
L’intervention de machines et de procédés divers pour obtenir une image force l’auteur à se concentrer sur le résultat plus que sur l’élan. C’est dans ce milieu du cinéma qu’il rencontre en 1937 Jean Marais. Jean Marais est alors un jeune acteur très prometteur en voie de devenir une étoile du cinéma des années 40 et 50. Les deux Jean, malgré leurs différences, vont former un couple légendaire : d’un côté la jeunesse et la beauté, de l’autre le génie créateur.

Jean Marais sera à partir de ce moment là, le souffle vital de Cocteau. Les rôles qu’écrira Cocteau seront pour lui, ou selon ses suggestions. Chaque film est comme un don à Marais. En 1946, Cocteau reste obsédé par la difficulté d’aimer. La Belle et la Bête est un film sur cet impossible authentique amour entre deux êtres. "Je n’ai eu qu’une préoccupation, être d’accord avec le style conte de fées..." affirme Cocteau. Intense et magique, ce récit est certainement l’Ïuvre le plus abouti de Cocteau. Il sera, toutefois, vivement critiqué à l’époque pour son esthétique surréaliste et romantique. Il s'agit pourtant d'un immense succès populaire. Hormis Orphée et son Testament, les films de Cocteau séduiront tous des millions de spectateurs.
Cocteau continue après ce succès populaire à travailler sur tous les fronts : scénarios, poésie (La crucifixion en 1946, Poèmes en 1948, Le Chiffre Sept en 1952), théâtre (la pièce L’Aigle à Deux Têtes est montée en 1946),... Il passe du dessin à la réalisation de grandes fresques pour des villas (Santo Sospir en 1951-53) ou des chapelles (Saint-Pierre à Villefranche sur Mer en 1957)...
Mais Jean Cocteau reste un enchanteur qui met de la poésie dans toute chose. Pour lui, le cinéma doit être plus que du simple théâtre photographié. C’est un moyen de mettre en images les mots et les allégories, de les suggérer sans forcément les dire. De dire sans forcément montrer. Il aura su être une éponge à toutes les influences de son époque en développant un style propre.

serge


 
 
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