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David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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TIMIDE MAIS IL SE SOIGNE
Sa parole est douce, discrète. Il semble extrêmement modeste. Timide. Il n’a rien d’un jeune homme à la réplique qui tue ou prêt à lancer la bonne vanne. Pourtant sa mère était clown… Mais, sans doute, pour évacuer une nervosité latente, il a d’abord opté pour la musique (la batterie) et le théâtre. Jesse Eisenberg est plutôt du genre à rester dans sa chambre, et à la contempler. Cela ne l’a pas empêché de créer un réseau social en ligne (OneUpMe.com), et de se faire connaître en incarnant le Dieu des réseaux en ligne : Mark Zuckenberg, créateur de Facebook. The Social Network a changé sa vie. David Fincher l’a sorti de sa caverne et l’a placé sous le feu des spotlights. 7 prix d’interprétation, une nomination aux Oscars : le jeune comédien est désormais reconnu.
Il est loin le temps où il grandissait dans le Queens de New York. Il débute sa carrière professionnelle dans le groupe The Broadway Kids. Cela lui permet d’échapper à l’école. Du théâtre pour enfants. À 14 ans, il peut prendre le bus tout seul, et aller jouer des pièces adultes à Manhattan. Chanceux selon lui, doué selon d’autres qui y voient un nouveau Dustin Hoffman.
Certes il est petit pour sa génération (1m75), pas vraiment la gueule d’une couverture de magazine, frisé… Un canard dans la basse cour de coqs. Le slogan de la campagne de pub de Dr. Pepper, pour laquelle il prêtera son talent s’intitulait : Qu’est ce qui peut vous arriver de pire ?
Un physique à la Dustin Hoffman ? Dans la lignée des Paul Dano, Jesse Eisenberg trace son chemin, confiant dans son talent, se souciant peu de sa carrière. Il assume des personnages excentriques ou peu conventionnels dans des films indépendants, mais remarqués. Dans Roger Dodger, il est le neveu d’un playboy de Manhattan. En 2005, il frappe les esprits avec la jolie comédie dramatique Les Bekham se séparent, en ado supportant mal le divorce de ses parents tout en s’initiant à sa future vie d’adultes, en arbitrant ses premiers choix.
Eisenberg vit aussi grâce à des cachets obtenus dans des films d’horreur (Cursed, Camp Hope), loin de ses personnages décalés (comme dans Holly Rollers, où il interprète un juif hassidique devenant dealer d’ecstasy). On le croise aussi dans Le Village de M. Night Shyamalan. Mais c’est dans Bienvenue à Zombieland, en meneur de bande effrayé par le moindre clown (ironique !), qu’il perce l’écran. Le film est un carton inattendu. Une suite est d’ailleurs prévue.
Dans Adventureland, comédie devenue rapidement culte, il est un jeune diplômé qui va expérimenter la vie à travers un job insignifiant dans un parc d’attractions. Cette capacité à jouer dans tous les gens le dessert en terme d’image, mais le valorise : il peut tout jouer dès lors qu’un réalisateur recherche un gars banal d’apparence.
Mais en étant casté par David Fincher pour The Social Network, il est rentré dans la cour des grands. Il ne surjoue jamais, compose son personnage avec des petites touches assez subtiles. Lui qui a joué avec des monstres comme Al Pacino, Kevin Kline ou Laura Linney, il a compris que son physique créait le personnage. Que Marc Zuckenberg aurait désormais son visage. Colérique, tendre, sensible : il dévoile des facettes qui sont sans doute loin de sa nature mais qui, pour le spectateur, dégage une belle intensité. À même pas trente ans.
vincy
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