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David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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ELEMENTAIRE POUR CETTE WATSON
Elle est riche. Très riche. En dizaines de millions d’euros (en l’occurrence l’actrice la mieux payée de la décennie 2000-2009). De quoi ne pas se presser pour choisir ses rôles. Elle est aussi populaire. Très populaire. A 23 ans, elle est même l’un des visages les plus connus de la planète. De quoi affoler les foules au Festival de Cannes ou sur n’importe quel tapis rouge. De quoi faire la couverture de n’importe quel magazine. Elle est douée également. Très bonne étudiante durant une scolarité partagée entre les plateaux de tournage et les révisions. Touche-à-tout : du sport aux activités artistiques, elle pratique les grands écarts. Emma Watson avait donc le choix entre devenir l’ex enfant star en mal de reconversion et l’ex actrice d’Harry Potter.
La franchise du sorcier lui a tout donné : fortune, gloire, indépendance. Lorsque le dernier film est sortit sur les écrans, son premier réflexe a été de se faire couper les cheveux, « tuant » son personnage d’Hermione Granger. Elle avait grandit avec, de 10 à 18 ans. Il fallait désormais qu’elle se montre sous un nouveau jour, dévoilant une certaine maturité et surtout une réelle féminité.
Durant un temps, elle a songé à arrêter le cinéma. C’était une décision hautement improbable. Dès l’âge de 6 ans, elle voulait être actrice. A 10 ans elle avait déjà joué dans plusieurs pièces théâtrales scolaires. C’est d’ailleurs le directeur de son théâtre, à Oxford, qui a recommandé la jeune Watson aux directeurs de casting d’Harry Potter. Huit auditions plus tard, elle surclassait des centaines de prétendantes.
Née à Paris, où elle à passée les cinq premières années de sa vie, la jeune anglaise (sa grand-mère paternelle est française) reviendra en Angleterre lors du divorce de ses parents. Famille recomposée des deux côtés, elle s’en construit une de plus avec ses deux partenaires d’Harry Potter, ses « frères ». 8 films plus tard, elle leur a volé la vedette épisode après épisode, devenant de plus en plus sexy, voire un peu rock ‘n roll.
Les rédactrices en chef des magazines féminin ne s’y sont pas trompées : depuis sa couverture de Teen Vogue, Watson est devenue l'égérie de Burberry en 2009 et 2010, avant de devenir la muse de Lancôme. Chacune de ses tenues est scrutée davantage que n’importe quel rôle au cinéma. La douce Hermione n'hésite pas à se sexualiser devant les appareils des plus grands photographes. Elle a pris un tel goût à la mode qu'elle a même créé une ligne de vêtements pour ados et une autre griffe davantage orientée sur le commerce équitable. La jeune Emma avoue que le métier de styliste lui conviendrait bien. Elle y accorde une importance vitale, considérant que la mode est l’illustration de ce qu’on est dans la sphère publique. Pas étonnant alors qu'elle ait accepté de jouer les costumières de Marilyn Monroe dans My Week with Marilyn, avec Michelle Williams dans le rôle principal.
En dehors d'Harry Potter, Emma n'avait tourné que dans un téléfilm, en 2007. Ballet Shoes a quand même séduit 5 millions de téléspectateurs britanniques. Elle avait prêté sa voix à la Princesse Petit Pois dans La Légende de Despereaux. Pour revenir devant une caméra, elle veut des rôles totalement différents. Hermione lui collera longtemps à la peau. Autant s’en éloigner. Le passage est délicat : combien de Mark Hamill, Carrie Fisher et autres enfants stars ne sont pas parvenus à s’imposer dans la machine à rêves hollywoodienne malgré leur immense notoriété ?
Mais Emma Watson, qui rêve davantage du grand amour que d’un Oscar dans ses toilettes, qui préfère peindre et dessiner des accessoires plutôt que de courir les castings, a opté pour des films indépendants, et même assez déglingués.
Dans Le monde de Charlie, elle joue les hippies un peu marginales, ultra-sensibles, émancipées et sexuellement très « open ». Portrait d’une jeunesse en quête de repères et surtout d’ados refusant le schéma sociétal classique et la normalité. Dans The Bling Ring, de Sofia Coppola, elle s’amuse des contradictions de son personnage, entre famille croyante (et un peu illuminée) et gang de filles obsédées par les marques de luxe (au point de les voler). Elle nous délecte même d’un discours langue de bois et cynique pour sa propre défense, assumant clairement une ambition aussi pitoyable que formatée. Elle fait aussi un passage dans This Is the End, comédie où elle joue son propre rôle au milieu d’un parterre de stars, de James Franco à Rihanna. L’auto-dérision semble de plus en plus sa marque de fabrique.
Mais le véritable passage initiatique se fera sous la caméra de Darren Aronofsky, dans Noé. Avec Russell Crowe, elle porte le film sur ses frêles épaules. L’épopée biblique par un des auteurs les plus respectés du moment pourrait être le symbole de la métamorphose définitive de la jeune comédienne. Choisie face à Saoirse Ronan et Dakota Fanning, elle a l’occasion d’enterrer Hermione une bonne fois pour toute et de convaincre le monde du cinéma qu’il va falloir compter sur elle.
vincy
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