Coeurs transis ou coeurs brisés, en un clic fixez sa cote.
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CASTA LA VISTA
Nombreux sont les top models à avoir essayé une carrière d'actrice. Mais rares sont celles qui en ont fait leur métier. Laetitia Casta, avec un mélange de calcul et de désir, tente de transformer sa popularité de mannequin en célébrité du cinéma. Comme elle n'a que 24 ans, on ne peut pas encore anticiper sur la réussite de cette approche.
Mais les quelques éléments en notre possession peuvent nous faire pressentir comment une nana très bien foutue, avec les dents du bonheur, est parvenue à séduire Zidi, Ruiz, Leconte... Certains s'extasient devant son physique. Calmons les ardeurs. Cette normande, un brin corse, a tout de la jolie française, mais n'a rien du canon de beauté. C'est bien à sa notoriété qu'elle doit le début de son parcours cinématographique. On y ajoute le plus grand des agents parisiens (celui qui s'occupe de Depardieu et Deneuve) et on comprend mieux pourquoi la Laetitia en est déjà là. En haut de l'affiche.
Découverte à l'âge de 15 ans, la gamine fut mise en vedette lors d'un défilé Yves Saint-Laurent, qui fabriqua sa renommée. Plusieurs pubs, une centaine de couvertures de magazine et un clip avec Chris Isaak censuré plus tard, Laetitia Casta est rapidement devenue l'une des tops les mieux payés du moment. Ses revenus considérables sont d'ailleurs l'objet d'une polémique lorsque'elle décide de prendre résidence à Londres. Les méchantes langues parlent "d'évasion fiscale". Entre les tabloïds qui cherchent la faille et les médias où elle se défend maladroitement, la jeune fille se retrouve coincée. D'autant qu'elle venait d'être choisie pour incarner la nouvelle Marianne, l'emblême de la République Française. Elle succédait ainsi à Bardot, Deneuve et Marceau.
Elle fait ses premiers pas au cinéma dans l'opus I des aventures cinématographiques d'Astérix. Elle y est Falbala. Astucieux choix. Un coup marketing, vu par 23 millions de spectateurs dans le monde. Casta, on aime ou pas, on critique ou on admire, elle est populaire. Franchouillarde sous toutes ses rondeurs. Elle est enrôlée en vedette de La Bicyclette bleue, feuilleton télé adapté du best-seller érotico-historico-romantique de Régine Desforges. Carton plein (elle y montre ses hanches et ses seins). 12 millions de téléspectateurs chaque soir. La petite Laetitia devient la chouchou des français. Jean-Paul Goude ne s'y trompe pas et la propose comme muse publicitaire pour une campagne d'affichage d'un grand magasin parisien. Déclinée chaque mois de manière kitsch, Casta joue les lapins, dents devant, avec des fringues aux couleurs bariolées. A défaut d'être tête d'affiche, la voici sur toutes les affiches dans le métro. Mais elle est décidée à abandonner ce registre trop commercial.
Elle sait qu'elle doit convaincre une certaine presse, un public différent si elle veut devenir une actrice crédible. Elle doit changer de registre. Quitte à surprendre ses fans et autres mateurs. Mais revendique, clame, assume : "Ce n'est pas une tare de faire rêver les gens." Elle accepte ainsi de travailler pour Ruiz. Les Ames Fortes font la clôture du festival de Cannes 2001. Ce qui vaut à la Miss une montée des marches (une bonne étoile pour cette apprentie star). Le film est un échec, dans les salles comme dans les médias. Casta la comédienne est convaincante durant toute la première partie, et notamment dans les scènes de duo avec Dombasle. Mais elle n'arrive pas à transmettre une folie adjanienne dans le reste du film. Le soufflé tombe à plat.
Elle enchaîne avec Leconte et sa Rue des Plaisirs. Les putes ont toujours eu la côte au cinéma. Passage obligé pour chaque comédienne. Elle s'y fourvoie. Toujours avec cette impression de s'acheter une crédibilité.
C'est un syndrome courant. Sophie Marceau alternait les Boums et les films à auteurs. De même Liv Tyler a tout de suite opté pour des cinéastes comme Altman. Cameron Diaz a insisté pour tourné chez les indépendants. Il s'agit sans doute de la meilleure école : par l'expérience. Pas forcément bonnes à leurs débuts, souvent elles jouaient sur leur simple pastique, elles sont toutes devenues charismatiques sur grand écran. On laissera donc l'avenir nous dire si Laetitia Casta n'était qu'une poupée bimbo ou une femme qui nous étonnera... En attendant, elle est plus sollicitée par les agences de pub (Galeries Lafayette, La Redoute, L'Oréal) que par le public (la pièce Ondine n'a pas enthousiasmé, le film Errance a séduit moins de 10 000 spectateurs). Peut-être que Breillat la martyrisera différemment, et nous la révèlera, enfin.
vincy
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