Coeurs transis ou coeurs brisés, en un clic fixez sa cote.
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COMEDIENNE EMOUVANTE
Marie Trintignant commence toute petite au cinéma sous la direction de sa mère, Nadine, dans Mon amour, mon amour. Problème : elle ne voulait pas faire ce métier. Non, Marie voulait être vétérinaire. Mais, finalement, le démon l'a prise elle aussi : "J'avais quinze ou seize ans et c'était décidé : je voulais être actrice ! Mais je me suis bien gardée de le dire, j'avais tellement répété que je ne voulais pas faire ça !"
Et c'est le film d'Alain Corneau, Série noire qui lance la jeune comédienne. Elle y interprète la charmante jeune fille qui, malgré son mutisme, fait craquer puis basculer l'univers d'un vendeur sans histoire, incarné par Patrick Dewaere.
A l'époque, Marie est très timide et a beaucoup de mal à s'exprimer en public. Du coup, elle décide de se mettre au théâtre et prend des cours. "C'est dur ce métier ! Plus je le fais et plus je l'aime, mais il y a tant de choses à apprendre avant d'être vraiment bien ! Le théâtre, ça m'a aidé aussi, parce que l'apport est plus immédiat. On sent les progrès tout de suite, alors qu'au cinéma on ne réalise les acquis qu'après, au film suivant. Le théâtre remplit, alors que le cinéma vide. Pour moi, ce qui est parfait, c'est de faire les deux en alternance."
A dix-sept ans, elle tourne La Terrasse d'Ettore Scola en compagnie d'acteurs italiens et de ... Jean-Louis Trintignant. Cette expérience lui permettra d'apprécier le calme régnant sur les plateaux italiens, mais aussi et surtout de rencontrer des gens qu'elle admire : Mastroianni, Gassman, Tognazzi, Stefania Sandrelli...
Par la suite, Nadine, sa mère, lui écrit un personnage différent de ceux qu'elle a interprétés depuis ses débuts. Ainsi, en 1984, dans L'Eté prochain, elle est Sidonie, une jeune femme qui rencontre un homme dont elle tombe follement amoureuse et à qui elle donnera un enfant. Malgré ce bonheur sentimental, Sidonie a un problème : elle est pianiste, mais son trac l'empêche de jouer en public. Et elle doit travailler sur cet handicap. Avec ce personnage, Marie a su prouver qu'elle pouvait être vivante et drôle.
Bien qu'elle ait à plusieurs reprises joué des rôles de jeunes femmes névrosées, elle tente de varier ses rôles grâce à des comédies décalées ou déjantées telles que Cible émouvante et Les démons de Jésus. Elle n'hésite plus à faire le grand écart entre les productions populaires (avec son beau père, Corneau pour Le Cousin, Le Prince du Pacifique...) et le théâtre (avec son père). Son père, son autre soi-même : "Il y a quelque chose d'organique entre nous. Un rythme qui est le même. Nous deux, c'est comme si nos flux sanguins revenaient au même moment..."
Il est évident que l'une de nos actrices les plus envoutantes (ah, sa voix! écoutez sa voix dans Corto Maltese!) n'est pas parvenue à trouver de grands rôles de cinéma depuis sa Betty chabrolienne. La voit-on vénéneuse alors qu'elle n'aime que charmer? Elle s'autorise alors à incarner des femmes fortes pour la télévision. Des profils déterminés, émancipés, ultra sensibles. Petit écran pour grands personnages. "Victoire ou la douleur des femmes" est de loin son plus gros succès, son personnage le plus populaire. Il y aura finalement "Colette", par sa mère Nadine où le désir s'est noircit en plein été. De manière posthume, son ex-compagnon, et cinéaste, Samuel Benchetrit nous la livre pseduo hippie en Janis et John. Et avant qu'on ne l'oublie définitivement, on la voit une dernière fois, dans les calanques, joli sourire chaleureux et amoureux, belle comme un coucher de soleil de marin, grâce au regard de Claire. On retiendra celui-là, car il n'est pas de la famille, il est loin des passions, des déceptions, des trahisons.
Puisque désormais Marie est perdue.
chris, vincy
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