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LE HUSSARD DU CINEMA
Trop beau? Trop mec? Toujours est-il que le cinéma français n'a jamais aimé les belles gueules et n'a jamais su attiré les corps d'athlètes et les allures sexy. Ca colle mal à un mélo, à un drame ou à une complication psychologique rive gauche. Et les héros, on n'en fait plus...
C'est peut-être ce qui explique, d'une part l'exil invisible de sa carrière cinématographique et d'autre part l'envolée avortée post-Hussard sur le Toit.
Olivier Martinez, après quelques apparitions à la TV, a été révélé par Beinex, grâce au film posthume et écolo de Montand. Il trainera cette image de banlieusard rebelle, de "mec à la moto", avec blouson de cuir et regard sombre, quitte à ce que ça lui colle à la peau. L'imagination a ses limites, semble-t'il.
Blier lui offre deux rôles successifs dans ses films avec Grinberg. Il s'en sert comme d'une icône masculine, un rêve de femmes jusqu'à les marier et, par provocation, les ternir. Cette image romantique séduira Rappeneau. En 95, le plus "successful" des cinéastes français, le réalisateur du Sauvage et de Cyrano, l'enrôle face à Binoche dans l'adaptation de Giono. Super-production romanesque au milieu des paysages provençaux, le duo fait toutes les couvertures, le tour du monde et alimente les rumeurs les plus folles. Le film réalise - cependant - un demi succès. Et ce qui devait en faire une star, le met sur une voie de garage.
Certains disent que ses épaules larges ne peuvent pas supporter un film sur son seul nom. D'autres pensent qu'un bel acteur n'est pas forcément un bon comédien. Bref Olivier Martinez doit faire face aux préjugés. Avec sa fougue et sa passion, il ne transforme pas l'essai, ne tente pas la comédie ou l'action, et suit son chemin : le drame, romantique de préférence, et pourquoi pas espagnol ... un retour aux sources.
Il tourne peu : il ment chez Bigas Luna, il se tait chez Alain Robak. Dans La cité des prodiges, en racontant le Titanic, ou en Taule, Martinez, toujours jeune, un peu plus mature, impose un physique de jeune premier "brut de fabergé". A la fois mannequin et loubard, costaud et séduisant, cinégénique et loin d'être une star.
N' y a t'il aucun producteur ou réalisateur pour imaginer un personnage normal avec un physique pareil?
Les Américains l'ont surnommés le "french Brad Pitt". Du coup, il fait sa carrière là bas, face à Angelina Jolie, en flic, ou en amant de Diane Lane, ou en vrai bad guy dans SWAT. Ennemis déclarés : les Colin Farrell et autres Richard Gere. normal, il est plus beau, plus jeune, plus sauvage.
Pourtant, Olivier Martinez, sans être dans de mauvais films (excepté SWAT), en prenant des risques même, n' a pas encore l'étoffe d'une star. Tout en ayant toutes les qualités...
Objet de désir du poète cubain Arenas dans l'acclamé Before Night Falls (de loin son plus beau personnage depuis des lustres), il sait affronter les monstres sacrés du cinéma mondial, en plusieurs langues. Rare talent. Toujours discret, toujours présent. Il partageait sa vie avec une autre actrice qui fut autrefois prometteuse : Mira Sorvino. Ensemble, ils ont enfin tourné, dans Semana Santa. Mais ce n'est pas encore le Nirvana.
Il semble plus à l'aise avec la plus sexy des chanteuses pop, Kylie Minogue. French gigolo?
vincy
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