Coeurs transis ou coeurs brisés, en un clic fixez sa cote.
|
Votes : 27Cote : 53 %
|
|
|
|
|
|
BILLE EN TETE
Il appartient à cette race d'acteurs où le charisme et le charme se mélangent, où le talent et l'exigence s'unissent pour qu'en moins de 10 ans, il devienne à la fois tête d'affiche, et en même temps respecté. Peu connu du grand public, et pourtant on ne voit que lui. Ce qu'on appelle communément dans le jargon du triangle d'or parisien, un acteur "hot"; pas de ceux sur lesquels on monte une super-production, mais bien un comédien que tous les réalisateurs veulent dans leur film.
Sa carrière s'est construite par à coups, à force de seconds-rôles dans des films remarqués, voire remarquables. Et puis enfin de premiers rôles dans ces petites oeuvres "tendance" qui pullulent dans les grands Festivals et mettent le projecteur sur un inconnu.
C'est d'abord chez Kieslowski que Le Bihan s'exerce aux grands cinéastes. Il enchaînera avec Wargnier, Tavernier, Corneau... Trois couleurs : Rouge - où il joue le photographe - sera le premier joyeau d'une filmo sans concessions de style.
Mais c'est Capitaine Conan, où il incarne Norbert, qui lui attire les premiers lauriers, éloges de la critique et autres nominations aux César. Tavernier révèle au grand public Torreton et Le Bihan. Ce dernier, puisque lui nous concerne dans cette fiche, varie les personnages : soldat, flic, amant, guide touristique, prolétaire, , etc... Tantôt il se rase, tantôt il se laisse pousser barbe ou cheveux. Il est aussi à l'aise dans une tenue de clodo que dans des smocking ou des jeans-baskets. Il eput tout jouer, être n'importe qui, devenir le voisin de palier comme un personnage romanesque et historique.
Non content de se frotter aux plus grands, il séduit les jeunes réalisateurs et réalisatrices : Masson, Deleuze, Rochant, Gans... Même si ses choix de films populaires échouent (Restons Groupés floppe), il parvient à attirer les regards avec son personnage d'Alain; plein de justesse dans Peau neuve, ce père et mari qui abandonne sa vie pour se consacrer aux machines, convertit tout le monde à la mode Le Bihan. Le sacre est définitif avec Vénus Beauté, film de l'année 99, où il joue l'amant haggard de Nathalie Baye, plein d'errances et de détermination, un peu comme le fil conducteur de ses choix cinématographiques.
Loin des massages sensuels et des slips noirs sexy, Le Bihan s'offre une année 2000 digne de son envol ; dans les trois cas il en est le premier rôle. Il abolit la frontière entre les genres, passant de la comédie (Jet Set) à l'aventure historique (Le Pacte des Loups), en passant par l'action (Total Western). Loin du drame ou du social, il est décidé à convertir le plus grand nombre de spectateur à sa foi ; sa bonne bouille devrait suffire...
Alors il se perd un peu : La mentale ou le hit Trois zéros le rendent populaire auprès des jeunes mais son talent s'y noie. Sans parler des fiascos. Critiques et publics. Il se fait un peu oublier, déjà, alors qu'il a eu du nez en refusant la suite de Jet Set, en tournant chez Nicloux, en s'exerçant aux films de genre. C'est en fait à la télé qu'il revient en force avec l'excellent 93 rue Lauriston. Après la grosse tête, et une fois la fureur passée, Le Bihan tente sa chance en anglais, avec Andie MacDowell ou Robert de Niro... Il n'y a pas de raison pour que celui qui fut une révélation dans notre cinéma et notre théâtre se perdent sur les sentiers de la Gloire.
vincy
haut |
|
|
|