Coeurs transis ou coeurs brisés, en un clic fixez sa cote.
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UN ANGE PASSE
L'ex jeune premier romantique du cinéma français n'avait qu'une envie: casser cette image. (De là à perdre ses cheveux et prendre un peu de ventre, quand même...)
Utilisé comme le beau garçon fougueux, brun ténébreux, et totalement poète, il a du coup croisé les regards des plus belles actrices, et aussi leur lit (devant la caméra). Perez sublimera sa carrière lors d'une scène dans toute sa nudité post-coït avec Adjani.
Le Faire-valoir des grosses productions à costumes en a eu assez et a fait cesser ce carnaval amoureux. Le sédcuteur ne voulait plus plaire et il s'est donc exilé.
Jouant en Russie comme aux Etats Unis, dans des films underground comme dans des délires d'auteurs, il sacrifie sa chevelure et ses effets de mancge pour s'assombrir un peu plus. La noirceur lui sied bien.
Désormais il joue en anglais, dans des films indépendants, et depuis la suite de The Crow, le public américain a commencé à s'y interesser. Même si Indochine ("Où je n'étais qu'une sorte de faire-valoir") comme Cyrano, nommés aux Oscars, ont été vus par presque un million de spectateurs outre-atlantique. Dans les deux cas il joue les bellâtres passionnés, un peu étriqués dans des conventions qui lui sied mal. Mais il porte bien le costume de marin et sait comme peu de jeunes comédiens, darder du regard pour mieux vous happer dans ses filets. Héritage du Théâtre, leçons de Chéreau. Il habite très vite, avec intensité, le drame.
Vincent Perez continue son périple en solitaire, associable?, après s'être trop rapidement brulé les ailes. Notamment en réalisant deux courts-métrages et en se lançant dans un long, plutôt auteuriste.
De films confidentiels en productions mystico-ghotico-gore type série B hollywoodiennes, Pérez semble pris de vertige dans une spirale pleine de noirceur, loin de la lumière. Il tente des aventures dans le film de genre à la française, ou les films art et essai d'ici et d'ailleurs, profitant de son goût pour le "voyage". Même ses femmes sont d'ailleurs , d'Amérique, d'Italie, du Sénégal. "Je me suis dispersé, perdun et notamment en allant en Amérique." Pour mieux revenir vers la Suisse (il suffit de le voir en montagnard à l'accent traînant dans Bienvenue en Suisse pour s'en convaincre).
Ceux qui l'aiment le suivront vers ces mondes lointains. Les retrouvailles avec Chéreau lui ont toujours été heureuses; peut-être parce que son mentor le décapite ou le travesti, bref lui donne un autre corps, bien encombrante image.
Mais c'est en héritier de Jean Marais et de Gérard Philipe qu'il fait ses armes auprès du très grand public, celui des djeunz. Du Bossu (excellent second rôle) au Libertin (sa tendance exhib), jusqu'à Fanfan la Tulipe (où il valait mieux que le film), il réendosse les costumes d'époque, les capes et les épées, manipule son honneur à sa guise et se déguise derrière les apparâts de la dérision et de l'esprit. L'humour, voilà son nouvel atout. Il aime faire le clown, mais n'a jamais pu le proyver. Difficile de se débarrasser de son reflet "cyranesque". La fille de sa femme ne s'appelle-t-elle pas Roxane? Le personnage lui colle à sa peau d'ange. Là est peut-être son problème d'image : une carrière qui fait fi des frontières géographiques ou cinématographiques, un physique de jeune premier, une vedette des plateaux télé, ...
Il assume du coup son côté Fanfan et Fanfan la Tulipe (qui ouvrira le festival de Cannes 2003à. Il a effectué ses propres cascades. "C'est un personnage qui me va bien et qui m'aide à décoller cette étiquette de beau brun ténébreux que je traîne depuis longtemps." L'époque, il faut dire, n'aime pas les contradictions et les acteurs trop libres. Mais lui se fout des frontières, des genres et du quand dira-t-on. Serial killer phramacien ou mari obstiné (macho même avec Marceau), il continue de jouer la séduction ou les hommes de l'ombre. Ne sachant pas quoi choisir : être dans la lumière ou la regarder?
vincy
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