Coeurs transis ou coeurs brisés, en un clic fixez sa cote.
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UNE JEUNE FILLE FORMIDABLE
"Toute petite, j'ai commencé à faire de la pub parce que les enfants d'une amie de ma mère en faisaient. Je n'en ai évidemment aucun souvenir. Ensuite, ma mère m'a fait arrêter parce que si elle trouvait marrant que sa fille passe à la télé, ça lui faisait peur de voir plein de gens tripoter sa gamine... plus tard, vers 7-8 ans, j'ai refait une pub avec Jean Becker, au Maroc, et il y avait une petite fille qui était à l'école du spectacle... Sa mère en a parlé à la mienne et je me suis retrouvée là... C'était des classes de quinze élèves, et quand tu partais en tournage, il y avait toujours un prof pour te suivre...
A 13 ans, j'ai fait un casting pour un film qui s'appelait "Mima". Tous les autres enfants étaient venus avec leurs parents. Moi, j'avais déjà l'habitude et j'étais venue toute seule. J'attendais dans la salle avec mon cartable en lisant Paris-Match - très grande dame. Philomène m'a vue, m'a fait trois bouts d'essai et m'a dit que j'avais le rôle. J'ai repris mon métro, je suis rentrée à la maison et j'ai dit à mes parents : "Voilà, je vais faire un film..."
Après "Mima", j'ai fait "Le voleur d'enfants" de Christian de Chalonge, avec Mastroiani et Piccoli ; et après, le film de Marcel Carné, "Mouche". C'était assez marrant de le voir sur un plateau parce qu'il faisait vieux petit enfant, et il était assez dépassé par la technique. Par exemple, sur le tournage, il y avait des grues. On voyait qu'il n'avait jamais vu ça, mais il faisait celui qui connaissait très bien... C'était aussi la première fois que j'étais dirigée en fonction de la lumière... Mais le film a été arrêté au bout de quinze jours à cause des assurances, et j'ai fait "Les Marmottes". Je n'avais pas encore fait de film d'auteur pensé-pensant et qui revendique la pensée, mais je me suis rendu compte que ces "Marmottes" n'était pas vraiment une manière de faire du cinéma qui me plaisait beaucoup. En dehors de ça, ça s'est très bien passé avec Chouraqui. Puis j'ai enchaîné avec "L'Eau froide"... C'est vrai aussi que le rôle du film d'Assayas m'intéressait plus... C'était pas une simple jeune fille en fleur qui pique des crises de nerfs mais un personnage qui raconte une histoire.
Ensuite, j'ai fait "La vie de Marianne", de Benoît Jacquot ; puis "La Cérémonie", de Chabrol ; puis "La Fille seule", de Jacquot encore ; puis un film taiwanais que j'espère vraiment qu'on verra ici un jour, "Majong", d'Edward Yang ; puis "Héroînes. Krawczyk a un vrai sens du détail : il ne tombe jamais dans la caricature alors qu'il parle de gens qui ne sont que des caricatures. Il sait la différence entre la justesse et l'excès. C'est une histoire d'amitié entre deux jeunes filles sur fond de musique, un film qui parle de la fabrication de mythes qui ne reposent sur rien, des mécanismes virtuels virtuels de la starification. D'ailleurs, très modestement, je joue une star."
Comme on peut le voir, Virginie Ledoyen est une des personnalités les plus fortes de cette nouvelle vague de comédiens née dans les années 90. Belle, le regard sombre et un zeste de mystère, ambitieuse, talentueuse, elle aime varier les univers, passant d'une émouvante comédie musicale (Jeanne et le garçon formidable) à un incroyable film taïwanais (Majong, inédit en France, mais que les fans s'arrachent en cassette pirate), séduisant les auteurs purs et durs (Jean-François Richet lui a même dédié Ma 6-T va crack-er) comme les cinéastes grand public, Benoît Jacquot, Elie Chouraqui, Olivier Assayas (dont elle est une nouvelle fois l'héroïne dans Fin août, début septembre), Claude Chabrol, Pierre Jolivet. Choisie par James Ivory, elle possède un incroyable sens de la caméra.
Et même si elle tourne peu, elle apparaît comme une chef de file de sa génération : contrat pub mirobolant, performance estimée dans des petits films risqués, star parmi les stars pour Ozon, partenaire seins nus de Di Caprio post-Titanic...
Car Ledoyen a pris les devants. 8 femmes l'a intrônisée dans la cour de sgrandes, même si elle s'est fait voler la vedette par Ludivine Sagnier. La Plage lui a élargit son fan club mondial, après quelques films d'auteur confidentiels. Bon Voyage lui a permis de prendre sa place dans le paysage cinématographique français. Si bien qu'on ne s'étonne plus de la voir dans une grosse production télévisuelle, avec Depardieu. Bien sûr on y perd en talent, en fraîcheur, en beauté. Tout cela est trop formaté, pré-fabriqué. Carrière trop calculée?
Son étoile brille haut, certes, même si la pression risque d'écorner son image; on la sent moins libre qu'avant. De Cosette à Suzon, Virginie joue les jeunes filles de bonne famille. S'embourgeoiser ne lui va pas si bien.... Peut-être qu'en allant flirter avec de nouveaux horizons, elle nous surprendra de nouveau...
chris, vincy
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