David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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LE ROM...LE ROM...LE ROMAIN!!!!





30 ans. Quatuor désaccordé mais impressionnant, représentatif aussi. En 2004, Romain Duris retrouve son mentor, Klapisch, et tourne avec Audiard, sans aucun doute l'auteur le plus constant et le plus intéressant du cinéma français. Pendant ce temps, Tony Gatlif l'emmène à Cannes et Jean-Paul Salomé lui promet le Box Office. Duris célèbre ainsi ses dix ans de cinéma. Avec un sens naturel de la fidélité (Klapisch, Gatlif), une ambition populaire (Arsène Lupin).
Il n'était pas acteur à ses débuts. Pas de formation. Cela explique peut-être en partie son parcours sur des chemins de traverse et des voies plus nationales, à la fois en marge du système, dans des productions qui ont presque l'image pourrie, produite avec des fonds de poche, et en tête d'affiche de films à budgets plus conséquents, avec castings étincelants. L'ascension fut progressive, non calculée, et son côté chien fou, à la Cassel, a séduit public et critiques. Mieux que ça, ses choix en phase avec ses goûts, sa culture, lui ont permis de devenir l'une des icônes de sa génération.
En 1994, donc, Balladur joue les somnifères au pouvoir, Chirac nous promet des pommes, et Mitterrand ne se promène pas encore au Champ de Mars. Cédric Klapisch, jeune réalisateur d'un succès d'estime avec Luchini, s'embarque dans un projet pour ARTE sur les Années Lycée : Le Péril Jeune (ou la non influence du Giscardisme sur notre jeunesse droguée). Klapisch découvre Duris dans la rue. Cha-ba-da-ba-da. Il joue le moins con, le plus romantique, le jeune qui nous ressemble. Dans ce film et les quelques uns qui suivent, il croise Elbaz, Naceri, Taghmaoui, De Fougerolles, Bouchez, Mathilde Seigner... à leurs débuts. Sa famille se compose au fil de projets qui ne se ressemblent pas : Dahan, Fejto, Gatlif. Il a tourné avec eux dans les 3 premières années de sa carrière, et continuera de participer à leurs films jusqu'à aujourd'hui. Au delà de ce tempérament loyal canin, Duris impose un jeu charismatique. Plus féminin que Cassel, moins distant que Poupaud, moins esthétique que Magimel, Romain Duris aime incarner tantôt les rebelles, intermittents, déjantés, tantôt les hommes sages en apparence, mèche impeccable cachant les rêves fous dans son crâne.
On le voit ainsi pédé pétomane dans Dobermann, tueur Zéro dans Les Kidnappeurs, divertissements vidéos incendiés par le parisiannisme. Dahan lui donne un rôle plus trash, moins outrancier, plus noir. Il y affronte Magimel sans sourciller. Bien vivants dans Déjà Mort. Mais c'est une autre rencontre qui révèle une partie de sa personnalité : Tony Gatlif. En le choisissant pour jouer l'intrus parmi les tsiganes dans Gadjo Dilo, Duris démontre son sens de l'abandon. Il s'intègre sans heurts dans des univers qui, a priori, ne lui ressemblent pas. Etranger fou, il aimera ces exils à moitié cinématographique, à moitié musicaux. Après tout il était un joueur de batterie dans Chacun cherche son chat. Il se fout d'avoir les cheveux lavés, le même jean's tout au long du film et se mélange aux coutumes d'autres cultures avec une aisance particulière. Duris ne semble pas s'embourgeoiser, jusqu'en 2002.
Il aime le risque. Accepte d'être le père de Belmondo dans un film de Science fiction onirique, Peut-être. Grosse production, semi-échec. Beau rôle. Il fait quelques détours chez Roman Coppola, en garde du corps de Deneuve chez Dahan, dans un film Dogme de Jean-Marc Barr. parmi les filles perdus cheveux gras de Claude Duty. Les trois ans qui suivent sont un passage à vide. Nul doute qu'il la remplit avec des filles, de la zique, des voyages.
A l'aube de l'été 2002, le destin de Romain Duris va changer, grâce, une fois de plus, à Cédric Klapisch. Le jour où il aura un César, il saura qui remercier. Ce comédien désinvolte interprète Xavier, étudiant frenchy émigré à Barcelone, dans L'Auberge Espagnole, obligé de coexister avec l'Europe entière. Le rôle est écrit expressément pour lui. Le succès international de la comédie, entouré de Godrèche et Tautou, en font un symbole générationnel. le film devient lui-même une forme de pub pour le programme européen Erasmus. De là il s'aventure dans d'autres registres, sur d'autres terrains. Il a changé de dimension. On le croise chez Christophe Honoré, James Ivory et chez Benoît Jacquot, en costume. Il tourne dans Montmartre en pote hétéro de Sibony ou en Espagne en guitariste homo, demi-frère de Bouajila. Toujours à jouer le contraire du film précédent. Toujours cet esprit de famille intégré au coeur de sa filmographie.
En 2004, il monte les marches. Il est Zano, amoureux fou de Naima qu'il accompagne dans son voyage intime vers ses racines algéroises. Scène de transe. Regards étrangers croisés. Les thèmes reviennent. Duris ne tient pas en place, a besoin de se confronter à d'autres folklores, d'autres paysages (jusqu'en Asie Centrale avec Shimkent Hotel). Après le prestige, les euros. Arsène Lupin, machine marketing, repose sur ses épaules (un peu étroites peut-être). Il exploite peu son jeu mais fait le tour des télés. Il prolonge l'exploration des limites de son corps. Typique, l'acteur, comme ses collègues, se frotte à la muscu, aux arts martiaux, aux effets spéciaux. Faut bien vivre avec son temps. Petite frappe ou gentleman, jeune bourge middle class ou intermittent précaire, il est tous les visages d'une génération promise à la casse économique. Il en est à la fois l'idéal ou la victime. Le nomade discret et la vedette en devenir. Il brouille les pistes et s'amuse à construire son parcours au gré de coups de coeur. Pour l'instant ce coeur ne s'arrête pas. Duris, voyou charmeur, est trop passionné pour cela.

vincy


 
 
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