David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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Pour les spectateurs assidus, l’ascension de Jocelyn Quivrin semble avoir pris du temps. Comme si, à chaque étape, il préférait se poser que prendre son élan. Enfant-roi, il traîne sur les plateaux dès l’adolescence, choisi par Roger Planchon pour jouer le Duc d’Anjou. Il y a pire rôle et pire maître. De participation dans des feuilletons populaires en petits rôles au cinéma, de téléfilms en courts métrages, il est le jeune mec, le cousin qui figure dans le plan, le lycéen de service. Et même le martien chez Cédric Klapisch dans l’aventure de Peut-être. Pourtant physiquement, Quivrin n’a rien d’un Magimel tendance beau gosse ou d’un Cassel tendance sale gosse. Il fait plutôt sage, futur CSP +, opportuniste ou bien conservateur. Et justement. C’est à travers deux rôles qu’il va se faire remarquer. A la télévision en Rastignac, héros balzacien sur un jeune bourgeois arriviste. Au cinéma avec Grande Ecole, en élève bien formaté d’un temple éducatif où le commerce dicte la pensée. Il y rencontrera sa future compagne, la grande et blonde Alice Taglioni. Dans les deux cas, il change de ses registres habituels, les films à costume. Il a même le droit à un épisode de Navarro où il est l’élément central. Pourtant jusqu’en 2005, Quivrin, contrairement à Taglioni, n’a pas els honneurs d’être en tête d’affiche de grandes productions.

Et si l’on croit son heure arrivée avec L’Empire des loups, où il partage tout le film avec Jean Réno, le semi-succès de ce thriller un peu médiocre, tempère nos ardeurs. Pourtant, il est crédible en jeune chien fou un peu flic, un peu romantique. Un petit rôle dans Syriana et puis s’en va. Plus de nouvelles. Pas encore trente ans, il enchaîne les tournages. Trois films d’époque. Aucun n’a rencontré son public, mais ses prestations restent notables. Dans Jacquou le Croquant, il a fallut toute la persuasion de Laurent Boutonnat pour qu’il incarne le comte de Nansac. Il était pressenti pour être Jacquou. Mais épuisé par L’empire des loups et moins « bankable » que Ulliel, le réalisateur lui a donné un autre personnage, en le rajeunissant. Plus facile, après avoir été enfant-roi, de jouer avec brio le jeune prétentieux et hautain Roi Soleil, séduit par Jean de la Fontaine. Deux films aux castings prestigieux mais dont la réalisation ne convainc pas. Chez Eric Rohmer, il se régale et continue d’occuper le terrain, sans discrimination de genres ou de familles.

En acceptant d’être le collègue foutraque et un peu braque de Jean Dujardin dans 99 Francs, il est un créatif plus vrai que nature, un fumiste de la meilleure espèce. Et cela lui vaudra, enfin, a première nomination aux César. Les médias s’intéresseront alors à lui, en l’invitant avec Taglioni. Le couple à l’écran et à la ville, une formule qui fonctionne toujours, surtout quand ils jouent ensemble au cinéma (Notre univers impitoyable). Une discrète alchimie où le dominant et le dominé n’est pas celui qui croit. Ironie du sort, dans Ca$h, Quivrin retrouve sa femme, mais aussi Dujardin et Réno.

Il est à l’âge de tous les possibles. Ni jeune premier, ni caractère très affirmé, le comédien est encore malléable et ouvert aux propositions. On le sent titiller par la réalisation, dont il a tâté pour un court. Comme tous les espoirs, il est à suivre.

v.


 
 
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