Coeurs transis ou coeurs brisés, en un clic fixez sa cote.
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Votes : 16Cote : 25 %
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UN ENFANT DU SIECLE
En répondant à une annonce à 12 ans, Benoît ne sait pas qu'il va mener une carrière au cinéma très prometteuse.
Il devient donc Maurice Le Quesnoy dans La vie est un long fleuve tranquille. Le film sera un succès au box office. Pour lui qui a quelques soucis dans sa scolarité, lui qui n'a pas fait d'école de théâtre, il va forger son talent au gré des propositions.
On l'a donc vu grandir et échanger peu à peu sa gaieté d'enfant contre une gravité croissante.
Il participera aussi à des séries télé, fera de la pub, et surtout, il va obtenir des rôles dans des films plus ou moins importants qui lui permettront de se faire remarquer.
Sur ce chemin, il a croisé d'autres enfants prodiges, telle Sophie Aubry, encore enfant dans Papa est parti, maman aussi, ou encore la toute jeune Elodie Bouchez dans Le Cahier volé.
Enfin, Benoît trouve deux superbes rôles propres à magnifier sa beauté de blond ténébreux. Dans La Fille seule, il incarne le jeune amant de Virginie Ledoyen, accablé par une paternité trop brutale. Dans Les Voleurs, il donne une dimension très émouvante à son personnage de jeune malfaiteur buté, autoritaire et violent.
Il interprètes encore des personnages sombres en 98 avec Déjà Mort, où il joue le rôle d'un improbable producteur de X, entouré par des hardeuses. Ou encore dans Une minute de silence où il y joue un mineur de fond en Lorraine. On salue les performances. On reconnaît le talent. Mais bizarrement, à force de cumuler les projets intimistes (pour obtenir des rôles de composition marquant), il ne semble pas avoir la fibre populaire... Un comble.
Son interprétation dans Les Enfants du siècle où il sera le Musset de George Sand, alias Juliette Binoche lui offrira davantage : une rencontre. Le couple à l'écran deviendra aussi une histoire d'amour réelle. Discrète. Secrète.
Magimel enchaîne les rôles ambitieux, les films audacieux, les personnages variés et complexes, défiant son perfectionnisme. Il joue Louis XIV, dans Le Roi danse. A l'opposé de son rôle de macheur de chewing gum et de spécialiste des grosses "guns" dans le très viril Nid de guêpes. Il cherche un film qui le fera décoller. Qui le rendra l'égal d'un Cassel.
C'est évidemment dans le Haneke, en jeune amant blond, parfait dans son esthétisme, pianiste surdoué et amoureux transi, symbole de la réalité fantasmé, qu'il illumine qu'il perce la bulle dans laquelle il s'était doucement enfermé, sans jamais atteindre le coeur du public. Il se trasncende, assumant son physique plastique, livrant une prestation plus que juste, et obtenant au passage un prestigieux prix à Cannes. Face à Huppert, il ne fait pas que refléter la folie de la brillante interprète. Il l'accompagne.
Magimel est un acteur imprévisible, talentueux, discret, mais non moins remarquable. A force de cotoyer les stars (Daniel Gélin, Jacques Dutronc, Catherine Deneuve, Daniel Auteuil, Jeanne Moreau), mais aussi de grands réalisateurs (André Téchiné, Benoît Jacquot, Michel Deville), il semble s'imprégner de leur aura, de leur savoir... Profil bas, peu disert, il attend son heure et construit son cocon, une carrière invisible mais qui pourrait être impressionnante. Il cumule déjà deux Chabrol, un Becker côté cinéastes franchouillards. Et on l'attend chez Schroeder, quand même!
Un grand cru en devenir, aux croisements de De Niro et Delon, selon les médias. Un peu court, le raccourci... Mais finalement, avec Les Rivières pourpres 2, il a su remplacer Cassel, le faire oublier et donner le change à des millions de spectateurs. Enfin.
chris, vincy
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