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SEPTEMBRE 2002
Arménie : le refus de l'oubli.
Egoyan réveille les mémoires avec Ararat. Une expo multimédia explore les contours.
Serge
A l'occasion de la sortie du film Ararat d'Atom Egoyan, le Centre culturel canadien de Paris propose une série de manifestations autour de la mémoire arménienne marquée par le génocide de 1915. Présenté lors du dernier Festival de Cannes, Ararat ne raconte pas le massacre des Arméniens mais interroge la mémoire du génocide. C'est avec les vivants qu'il aborde ce crime qui aujourd'hui encore marque l'identité du peuple arménien. Des blessures subies mais toujours niées par le bourreau. Chez les Arméniens, la lutte pour la
reconnaissance d'un fait établi mais non reconnu officiellement est plus forte
que des tendances à la victimisation.
Tout d'abord, "Autour de Ararat" regroupe deux installations du réalisateur Atom Egoyan - canadien d'origine arménienne -, des photographies de tournage de Lousnak Abdalian et des costumes du film dessinés par Beth Pasternak. Jusqu'au 24 septembre, les visiteurs pourront entrer dans l'univers de ce film qui scrute les traces du passé chez les êtres du présent. Atom Egoyan affirme, d'ailleurs, au sujet d'"Ararat" : "Il s'agissait pour moi de permettre au spectateur de ressentir la réalité de l'horreur, au sens spirituel, pas simplement de montrer
les conséquences flagrantes que représente une perte humaine ou matérielle".
Une partie plus pédagogique est incluse au programme avec la projection de Mémoire arménienne, un film de Jacques Kebadin présentant des témoignages de rescapés du génocide. Ce film sera suivi d'une table ronde présidée par Jean-François Deniau sur le thème "Comment écrire la mémoire d'un génocide ?".
Enfin, "Black Angel, A Life of Arshile Gorsky" est une performance de l'actrice
Nouriza Matossian rendant hommage à l'artiste américaine d'origine arménienne
Arshile Gorsky.
"Autour d'Ararat" réunit des paroles autour d'une page noire de l'histoire du
début du XXème siècle qui a forgé une identité arménienne éclatée mais solide à
travers l'Europe et les Amériques.
Exposition "Autour de Ararat" du 4 au 28 septembre 2002.
"Mémoire arménienne", film de Jacques
Kebadin, le 5 septembre à 19h00.
"Black Angel, a Life of Arshile Gorsky", performance
de Nouritza Matossian, le 6 septembre à 19h00.
Au Centre culturel canadien, 5, rue de Constantine -
75007 Paris.
Infos : 01 44 43 21 90. Site
web
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Un mini-musée dans votre bibliothèque
Il existait la version chère et volumineuse. Voici l'édition version mini pour toutes les bourses.
Serge
D'Abbott et Castello à Vilmos Zsigmond, en passant par John Ford,
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regroupe 500 personnalités qui font le cinéma depuis ses origines. Acteurs,
réalisateurs, directeurs de la photo, costumiers, tous ceux qui ont marqué le
7ème art sont cités dans cette encyclopédie compacte.
Chaque nom dispose d'une petite biographie ainsi que d'une illustration, souvent
des photographies de film. On retrouve là la passion des belles images des éditions PHAIDON.
Pratiques, les biographies vont à l'essentiel même si on peut regretter parfois qu'elles soient courtes. "Le musée du cinéma" permet aussi d'"apprendre" à voir le cinéma à travers ceux qui l'ont fait et le font.
Un ouvrage pour les cinéphiles à la recherche de références ou pour les amateurs désirant s'initier aux subtilités de ce monde. Comme dans un musée, on peut se promener sans
contraintes dans ce livre au gré de ses envies et de ses préférences. Dommage que certains textes n'aient pas été plus réactualisés, ou ne soient pas proportionnés en fonction de la durée de la carrière. Mais le plaisir indéniable de le feuilleter donne le sentiment choisir ses chefs d'oeuvres et ses têtes d'affiche..
"Le musée du cinéma" - PHAIDON - mini-édition : 9,95 euros en commerce / 9,45 euros sur Ecran Noir.
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