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L'industrie du cinéma

 

 
SEPTEMBRE 2004

LES BOUTS DES SEIZE

Cinéma 16
25 euros
par PETSSSsss

Hors festivals, découvrir un court métrage tient toujours de la gageure et la compile DVD représenterait une alternative qualitativement idéale pour rassembler ces oeuvres discrètes car boudées par la grande diffusion. Le producteur Luke Morris s'est en tout cas fixé la mission d'archiver les débuts prometteurs mais méconnus de ceux qui sont passés à la postérité du grand écran et qui sont par conséquent susceptibles de captiver même les moins curieux d'entre nous. La démarche s'était révélée probante pour le premier tome édité consacré au cinéma britannique. De Mike Leigh à Ridley Scott, en passant par les plus jeunes Stephen Daldry ou Christopher Nolan, le panorama était exhaustif, mais en tout cas largement représentatif des couleurs culturelles du royaume de sa majesté. Le menu de la seconde fournée laisse plus interrogatif quand la thématique s'élargit à l'ensemble de l'Europe. Si le niveau des oeuvres répertoriées est toujours au rendez-vous, la cohérence de l'ensemble est moins frappante. L'initiateur avoue lui-même avoir privilégié ses coups de coeur à la tentative d'esquisser un profil européen fédérateur qui s'apparente plus à une chimère qu'à une réalité. Un brin dépareillé, la programmation propose souvent le grand écart, de Kounen (Gisèle Kerozène) à Godard (Charlotte & Véronique, ou Tous les garçons s'appellent Patrick), du pince sans rire scandinave Roy Andersson au bouillonnant latin Moretti... Le cinéphile collectionneur y trouvera forcément son bonheur, le grand public appréciera également le zapping hautement divertissant. Et puis cerise sur le gâteau, bien qu'en totale tricherie avec le principe, L'homme sans tête de Juan Solanas, première peuvre d'un argentin à la merveilleuse poésie, primée un peu partout l'année dernière, qui se fond naturellement avec les bouts d'essais des plus grands du fait de sa maîtrise remarquable (à la rigueur tous n'ont pas commencé par des chefs d'oeuvres). Auberge espagnole, assiette anglaise ou potée auvergnate, les petites histoires de ce DVD procurent une dose d'évasion itinérante aux destinations hasardeuses mais du même coup sans répétitions de paysages. Bien malin celui qui saura définir le cinéma européen après visionnage cependant.

PIF PAF PUF

“L’Industrie du Cinéma”
Joëlle Farchy
Eds. Que Sais-Je? PUF n°2555 - 127 pages
par Harry Stote

La prestigieuse Collection “Que sais-je?” nous fait découvrir ce que, déjà en 1937, A. Malraux avait bien défini: “Le cinéma est une industrie”. Mais c’est une industrie onéreuse et complexe. Cette complexité est en fait apparue dès sa création en 1897 par son mode d’exploitation. En fait, depuis l’écriture initiale d’un scénario jusqu’à la projection en salle, l’auteur nous dévoile tous les rouages économiques liés à la fabrication d’un film. Il y ait surtout bien montré que tous les acteurs investit dans la réalisation joue une sorte de film dans le film lui-même. Le but de tous ces acteurs étant, ce qui est humain, de savoir combien ils vont percevoir en rémunération après exploitation. Cela se joue très souvent au pour cent près. Il serait vain de révéler ici tous les chiffres. Le lecteur sélectionnera ceux lui paraissant les plus intéressants.
En fait trois problèmes importants se posent au cinéma français. Le premier d’entre eux, est que la France (4ème producteur mondial, et exception culturelle, contrairement aux dires de certains) possède une production nationale encore cocardière. Mais avec le temps, elle devient de plus en plus liée à l’Europe. Ceci entraine de nouvelles règles socio-économiques qui doivent être gérées différemment. Le second problème est la concurrence Télévision-Internet. L’auteur montre comment le déclin de la fréquentation des salles s’est effectué depuis quelques 35-40 ans, et comment les grands groupes de diffusion ont réagit par la création de complexes multisalles. Le dernier problème est l’expansionnisme Hollywoodien depuis les accords deÉ1945. Tous ces problèmes, ainsi que celui des intermittents sont abordés et/ou disséqués dans ce opuscule. Seul le bilan chiffré de chacune des différentes phases de la fabrication d’un film permet de comprendre pourquoi le prix d’une place est arrivé au niveau actuel.

P.S. 1. Par pure coïncidence votre serviteur a lu en même temps le livre de B. Vian “En avant la zizique” (Collection 10/18, N°. 589, 1966/1988). Ce livre, plein d’esprit, écrit en 1958, démontre que peu de choses ont changées dans le système de l’industrie du disque, qui, dans son concept, est souvent très proche de celle du cinéma. Ceux qui pourront se procurer ce petit livre de 189 p.p. seront étonnés de la manière dont B. Vian voyait l’avenir télévisuel. En plus l’écriture est drôle, ironique et franche.


 
 
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