FRANÇOISE DORLEAC

Ils ont dit d'elle

"Mademoiselle Framboise Dorléac" François Truffaut Pour tous ceux qui l'ont connue, Françoise Dorléac représentait davantage une personne comme on en rencontre peu dans son existence, une jeune femme incomparable que son charme, sa féminité, et son intelligence, sa grâce et son incroyable force morale, rendaient inoubliable à quiconque avait parlé une heure avec elle. Personnalité forte, éventuellement autoritaire, contrastant avec un physique fragile et romantique de type algue marine ou lévrier, Françoise Dorléac actrice selon moi insuffisamment appréciée, aurait certainement trouvée avec la trentaine le vrai contact avec le grand public, qui l'aurait alors adorée comme l'ont adoré tous ceux qui ont eu la chance de travailler avec elle. C'est ce qui rend inacceptable, le 26 juin de l'année dernière, ce grand rire en cascade coupé net. François Truffaut, Les Cahiers du Cinéma 1968 Si on analyse la situation, Françoise ne pouvait pas devenir en France une plus grande star que sa soeur. Catherine était une star, réellement. Catherine est toujours une icône. Or c'était les années 60, et les jeunes filles commençaient à voyager, et pour les actrices c'était important de travailler en Angleterre et encore plus aux Etats Unis. Cela reste vrai, encore. En tournant à l'étranger, Françoise se libérait de Catherine. C'est ainsi que je vois les choses. (...)Il y a un proverbe hindou qui dit: "Si tu ne réalises pas ce qui est en toi, ton destin finira par te le faire rencontrer."....Je ne me rappelle pas lui avoir dit Au revoir. Michael Caine, Elle s'appelait Françoise, 1996 Elle était inquiète, timide, très complexée. Elle ne se connaissait pas; elle ne sait pas comment s'habiller, comment se tenir, quoi faire de ses bras. Elle est tellement comédienne, elle aime tellement jouer qu'elle réussit à dépasser tout ça. Jacques Demy, réalisateur des Demoiselles Il y avait une atmosphère tendue sur le tournage, elle avait du mal à prendre ses marques. Une actrice pour qui ce n'était pas facile de rentrer dans le rôle. Le contraire de Deneuve (sur Répulsion, NDR). (En regardant les photos) Beau visage, belle femme, belle structure....Vraiment triste de voir ça maintenant. Roman Polanski, Elle s'appelait Françoise, 1996 Ma meilleure amie. Elle me manquait. Me manque toujours. Elle avait le sentiment de protéger sa petite soeur Catherine, en fait c'était l'inverse. Philippe De Brocca, Elle s'appelait Françoise, 1996 Elle est partie comme une promesse...Elle était presque ce qu'elle allait devenir. C'est quelqu'un qui se cherchait avec beaucoup de fantaisie et sans arrière pensée. Je l'admirais. A sa mort, j'étais dans un état anesthésié. Ça a été très long, quinze, vingt ans, de s'habituer à ce deuil, à ce "plus jamais". Avec mes parents, nous n'en parlions pas. Je me sentais très seule. A cause du manque, du manque de dialogue. Attendre 20 ans pour aborder Françoise, c'est triste. Beaucoup de solitude et de chagrin non partagés. Quand j'entend sa voix, je la vois. Son nez, ses taches de rousseurs, son visage, son rire...sa voix, c'est comme un parfum, c'est quelquechose de très tenace, de très présent. C'est la première fois que j'en parle, je ne suis pas sûre qu'il y aura une seconde fois. Catherine Deneuve, Elle s'appelait Françoise, 1996

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